Rapport RELIS 2020: baisse générale du nombre d'usagers de drogues parmi les nouveaux cas d'infections au VIH et des cas de surdoses mortelles

Le rapport de synthèse 2020 sur l'état du phénomène des drogues et des toxicomanies (RELIS 2020) vise à situer l'usage de drogues d'acquisition illicite et ses corolaires au niveau national.

L'usage de drogues illicites à l'échelle nationale 

En matière de consommation de drogues au sein de la population générale, les données les plus récentes montrent que le cannabis reste la drogue contrôlée la plus consommée au niveau national, suivie de substances de la classe des stimulants. Comparée à la situation en 2014, les prévalences d'usage au cours de la vie, des derniers 12 mois et des derniers 30 jours de cannabis et des stimulants contrôlés témoignent de légères hausses qui ne sont toutefois pas significatives. À titre d'indicateur comparatif, la consommation récente de cannabis et de stimulants chez les jeunes adultes (15-34 ans) se situe en dessous du taux moyen respectif au sein de l'UE. Lorsqu'on se tourne vers les plus jeunes (15-18 ans), une augmentation modérée de la consommation de cannabis au cours du mois dernier a été observée entre 2006 et 2018. Toutefois, cette augmentation est statistiquement significative uniquement chez les filles. Les données sur les adolescents du Luxembourg ne diffèrent guère de la moyenne de tous les pays ayant participé à l'enquête internationale visée (HBSC). L'usage d'héroïne reste marginal au sein de la population générale, tous âges confondus.

En référence à l'usage à haut risque de drogues d'origine illicite, on observe au Grand-Duché de Luxembourg une tendance longitudinale à la baisse. Sur base de données actualisées depuis le rapport annuel précédent, on estime que le nombre de personnes qui présentent ce type d'usage au Luxembourg se situe autour de 2.100, ce qui équivaut à un taux de prévalence de 5,02 usagers par 1.000 habitants âgés entre 15 et 64 ans. En 2000, ce même taux équivalait à 9 usagers sur 1.000 habitants et figurait alors parmi les plus élevés au sein de l'Union européenne.

Évolution progressive vers des modes d'administration à moindre risque

Les opioïdes (l'héroïne en particulier) restent les drogues les plus répandues dans la population d'usagers de drogues à haut risque. Cependant, la consommation de premier choix d'opioïdes a tendance à diminuer, tandis que la consommation de cocaïne et de mélanges/cocktails contenant de la cocaïne accuse une hausse. La polytoxicomanie, bien qu'affichant une légère baisse longitudinale, demeure prépondérante au sein de cette même population.

Parmi les usagers fréquentant les salles de consommation supervisée de drogues à l'échelle nationale, on constate que l'usage par inhalation gagne toujours du terrain sur l'usage par injection. Grâce aux efforts communs en matière de réduction des risques, 53% des usagers des salles de consommation supervisée de drogues consomment entretemps par voie d'inhalation, ce qui constitue un mode de consommation à moindre risque, contribuant ainsi notamment à une réduction du risque de surdoses et de la transmission de certaines maladies infectieuses.

Morbidité et mortalité associées à l'usage de drogues

Entre 2014 et 2016, on observait à l'échelle nationale une hausse significative des nouvelles infections VIH parmi les injecteurs de drogues (21 cas en 2016), attribuable en partie à la disponibilité et l'usage par injection accrus de cocaïne. Les données des trois dernières années témoignent d'une baisse marquée du nombre d'injecteurs de drogues parmi les cas de nouvelles infections au VIH. En 2019, on dénombrait trois nouveaux cas d'infection au VIH parmi les UDI (usagers de drogues par injection), soit l'incidence la plus faible depuis 2011.

Même si les infections par le VHC (hépatite C) parmi les injecteurs de drogues semblent récemment accuser une légère baisse, les taux de prévalence (69,6% - 71,1%) restent fort élevés parmi ces mêmes usagers.

Depuis le déploiement des plans d'action nationaux en matière de drogues et d'addictions associées, une tendance globale à la baisse des décès par surdosage s'observe au niveau national. Si en 2000, 26 victimes d'une surdose fatale ont dû être déplorées, 6 victimes ont été dénombrées en 2020.

Demande de traitement et d'offres de réduction des risques en hausse

Le nombre d'usagers de drogues en traitement suit une tendance générale à la hausse, tout comme le nombre de contacts avec les structures d'aide et de réduction des risques nationales ayant atteint plus de 164.000 épisodes de contacts en 2019 (150.937 en 2016). On note par ailleurs une augmentation globale du nombre de seringues stériles distribuées dans le cadre du programme national d'échange de seringues entre 2013 et 2019 (2013: 190.257; 2019: 425.906 seringues stériles distribuées) avec toutefois une première baisse enregistrée depuis 2013 en 2019 en référence aux données de l'année précédente.

L'âge moyen des usagers de drogues en traitement accuse une hausse depuis les 20 dernières années (34,6 ans en 2019; 28 ans en 1997). Les demandeurs de traitement sont majoritairement des hommes (76,9%). Le nombre d'usagers d'opioïdes entrant en traitement a diminué de manière discontinue depuis les 11 dernières années (46,2% en 2019 et 82% en 2008) alors que le nombre de personnes en traitement pour usage de cannabis et pour usage de cocaïne a connu une tendance discontinue à la hausse au cours de la même période. Depuis 2013, on observe une stabilisation du nombre de demandeurs de traitement de substitution pour les usagers d'opioïdes.

Offres de drogues illicites: augmentation de la quantité de cannabis et de cocaïne saisies

Globalement, les saisies de cannabis ont représenté 70% du nombre total de saisies au Luxembourg en 2019. Le nombre et la quantité de cannabis saisi sont à la hausse (un pic de 371 kg a été atteint en 2019). Le nombre de saisies de cocaïne sont également à la hausse, bien que la quantité totale des saisies a diminué par rapport à 2018. Depuis 2014, la pureté de la cocaïne sur le marché avait tendance à augmenter, alors que 2019 signe une première stagnation. Pour ce qui est du cannabis, sa concentration moyenne en THC est passée de quelque 11% en 2010 à 18.4% en 2019.

Le rapport de synthèse RELIS 2020 peut être téléchargé via le portail Santé: www.sante.lu.
 

Communiqué par le ministère de la Santé

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