Discours de Lydia Mutsch à l'Assemblée mondiale de la Santé

"Nous saluons l’engagement et la volonté dont fait preuve l’OMS pour répondre aux failles du système de réponse aux urgences sanitaires"

"Monsieur le Président,

Madame la Directrice générale,

Excellences,

Mesdames et Messieurs les Délégués,

L’importance de la résilience des systèmes de santé figure au centre des débats de cette Assemblée. Ce débat tombe à point nommé et la crise sans précédent provoquée par la propagation d’Ebola donne un relief tout particulier à ce débat. En effet, l’ampleur de la crise sanitaire Ebola a révélé l’insuffisance grave des systèmes de santé des pays touchés et la nécessité urgente d’y remédier en combinant l’indispensable appropriation nationale avec le nécessaire appui international.

La crise Ebola a démontré l’effet dévastateur d’une épidémie grave et son impact sur le système socioéconomique et sanitaire de tout un pays, voire de toute une région. Renforcer la résilience d’un système de santé est crucial, non seulement dans une logique de prévention, pour mieux prévenir des crises futures, mais aussi après la survenance d’une crise, afin de faciliter la phase du redressement.

Je tiens ici à saluer le courage et la détermination exemplaire des populations concernées dans leur combat contre l’épidémie Ebola.

Monsieur le Président,

Ce signal d’alarme a certainement permis une prise de conscience accrue de la menace que représentent les systèmes de santé fragiles. Il est regrettable de constater que l’investissement considérable consacré à la réalisation les Objectifs du Millénaire pour le Développement liés à la santé, n’a pas permis d'éviter l’effondrement des systèmes de santé.

Nous avons une conviction. Nos efforts seront vains sans financement pérenne, sans professionnels de santé qualifiés et sans infrastructures adéquates. L’amélioration des systèmes de santé va de pair avec le développement de la couverture sanitaire universelle. 

Pour sa part, le Luxembourg entend réaffirmer son engagement à promouvoir la couverture sanitaire universelle dans le cadre de sa politique de coopération au développement, mais aussi dans le contexte du futur agenda pour le développement durable de l'après 2015.

Le renforcement de la gouvernance mondiale, notamment en matière de santé, contribuera à la fois à l’amélioration de l’accès des populations aux services de santé, et en particulier aux plus vulnérables, à une meilleure qualité des soins et des services, à l’égalité sociale et au respect des droits de l’homme.

Monsieur le Président,

Nous convenons que la flambée de la maladie Ebola a pris en défaut la communauté internationale, y compris la capacité de réponse de l’OMS.

L’une des principales défaillances a été le dysfonctionnement des mécanismes prévus par le Règlement sanitaire international. Pourtant, la coopération sanitaire internationale constitue une priorité absolue. Le renforcement de chaque maillon de la chaîne est fondamental pour garantir la sécurité de tous. A ce titre, la mise en place rapide et effective du Règlement sanitaire international et un réel suivi de sa mise en œuvre dans tous les pays du monde est plus que jamais un impératif incontournable.

Nous saluons l’engagement et la volonté dont fait preuve l’OMS pour répondre aux failles du système de réponse aux urgences sanitaires.

A l’aune des enseignements à tirer de la crise Ebola, la mobilisation de tous est de mise et le Luxembourg y prend toute sa part. C’est ainsi avec plaisir que je vous annonce que la Commission européenne et la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne organiseront une conférence internationale sur le thème "Lessons learned from Ebola".  Un échange de vues ministériel y sera consacré lors du Conseil des ministres de la santé en décembre à Bruxelles.

Chers collègues,

Dans le contexte de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, je tiens à vous confirmer que notre programme en matière de santé publique sera aligné sur la Stratégie "Santé 2020" de l’OMS, avec une approche plaçant le patient au cœur de nos préoccupations. Trois domaines prioritaires guideront notre action: la démence, la médecine personnalisée et la sécurité du patient.

Le Luxembourg restera aussi mobilisé dans la lutte contre le SIDA. En parrainant la campagne 90-90-90 de l'ONUSIDA qui vise à transformer la pandémie en une maladie contrôlable et gérable d'ici l'an 2030, mon pays entend apporter une contribution forte pour mettre fin à la pandémie du VIH/SIDA.

Ce sont là des objectifs ambitieux qui déterminent, pour l’avenir, la perspective de notre action commune. Soyez assurés, Mesdames, Messieurs, que le Luxembourg, jouera au sein de l’OMS, pleinement son rôle.

Je vous remercie."

Dernière mise à jour