La Commission européenne a publié ce 15 décembre 2023 le "Profil de santé du Luxembourg 2023" (Country Health profile). Les profils de santé par pays sont réalisés par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le European Observatory on Health Sytems and Policies et la Commission européenne. Ces publications présentent un aperçu concis et pertinent de la santé et des systèmes de santé dans tous les États membres de l'Union européenne (UE) ainsi que l'Islande et la Norvège, soulignant les caractéristiques et enjeux particuliers à chaque pays, sur fond de comparaison entre pays.
Les résultats clés du "Profil de santé 2023" présentés ci-dessous concernent l'année 2021 ou, à défaut, de la dernière année disponible.
L'Observatoire national de la santé, la Direction de la santé ainsi que l'Inspection générale de la sécurité sociale ont contribué à l'élaboration du rapport pour les indicateurs et les commentaires concernant le Luxembourg.
Voici quelques informations notables issues du rapport:
Concernant l'état de santé et les facteurs de risque liés aux comportements de santé:
- Les résidents luxembourgeois enregistrent plus d'années de vie en bonne santé que la moyenne de l'UE, avec une différence observée entre les sexes. En 2020, les femmes âgées de 65 ans peuvent espérer vivre encore 21,8 ans dont 11,3 ans sans limitation dans les activités quotidiennes ou sans handicap, tandis que les hommes peuvent espérer vivre 18,5 ans, dont 10,4 ans en bonne santé.
- En 2020, environ 45% des personnes âgées de 65 ans et plus résidant au Luxembourg déclarent vivre avec plus d'une maladie chronique, ce qui est nettement supérieur à la moyenne de l'UE, en particulier pour les hommes (44% au Luxembourg contre 32% pour la moyenne de l'UE).
- Les principales causes de mortalité en 2020 sont les maladies circulatoires telles que les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques, les tumeurs et la COVID-19. En 2021, les tumeurs sont devenues la principale cause de décès, la mortalité attribuée aux cancers (tumeurs malignes) diminuant moins rapidement que celle attribuée aux maladies cardiovasculaires.
- Plus d'un tiers des décès survenus au Luxembourg en 2019 peut être attribué à des facteurs de risque comportementaux, notamment le tabagisme (17% des décès), les habitudes alimentaires telles qu'une faible consommation de fruits et légumes et une consommation élevée de sucre et de sel (13%), la consommation d'alcool (7%), l'inactivité physique (2%) et l'exposition à la pollution de l'air et à l'ozone (2%).
Concernant le système de santé et l'évaluation de sa performance:
- En matière d'accessibilité:
- En 2021, la part des dépenses publiques de santé est la deuxième plus élevée de l'UE, représentant 86% du total (contre 81% en moyenne dans l'UE), une part qui n'a cessé d'augmenter depuis 2012, où elle s'élevait à 83%. Les dépenses supportées par les ménages représentent seulement 9%, ce qui les situe parmi les plus faibles de l'UE. De plus, elles sont nettement inférieures à la moyenne de l'UE qui est de 15%.
- Les besoins non satisfaits en matière de soins médicaux et dentaires sont parmi les plus faibles d'Europe en 2022. En ce qui concerne les soins médicaux, seul 0,5% de la population a déclaré des besoins non satisfaits en raison des coûts, de la distance à parcourir ou des délais d'attente, contre 2,2% en moyenne dans l'UE. Pour les soins dentaires, seul 0,8% des résidents luxembourgeois a déclaré des besoins non satisfaits contre 3,4% en moyenne dans l'UE.
- En matière d'efficacité, si le Luxembourg continue d'afficher un faible taux de mortalité évitable avec 134 décès pour 100.000 habitants, contre une moyenne européenne de 180 décès pour 100.000 habitants en 2020, il existe des marges de progression concernant la participation aux dépistages organisés. Le taux de participation au dépistage du cancer du sein est en baisse au Luxembourg. De 54% en 2019 il passe à 45% en 2021, plaçant le Luxembourg bien en-dessous de la moyenne de l'UE. Le taux de participation au dépistage du cancer colorectal, 49% des individus de la population cible, se situe juste au-dessus de la moyenne de l'UE (47%). En 2020, ces dépistages ont subi des interruptions liées à la pandémie COVID-19.
- En matière de résilience du système de santé, le rapport fait état d'une diminution de certaines prestations de santé lors de la pandémie de COVID-19, comme bon nombre de programmes de dépistages, de consultations médicales et d'interventions chirurgicales électives. Il souligne en outre la croissance soutenue des dépenses de santé publiques au-delà de la pandémie de COVID-19.
Le rapport fait également un focus sur la santé mentale:
- Le fardeau des maladies mentales touche, en 2019, une personne sur six ce qui correspond à la moyenne de l'UE. Les troubles mentaux les plus courants sont les troubles anxieux (estimés à 6% de la population), les troubles dépressifs et les troubles liés à la consommation d'alcool et de drogues (4% chacun).
- En 2019, 10% des résidents luxembourgeois déclarent souffrir de dépression chronique contre 7% en moyenne dans l'UE. Il existe par ailleurs des inégalités entre les sexes et les groupes de revenus. Environ 19% des femmes du quintile de revenu le plus bas ont déclaré une dépression chronique en 2019, près de quatre fois le taux des femmes du quintile le plus élevé (5%). Parmi les hommes auto-déclarés dépressifs, 15% se trouvent dans le quintile de revenu le plus bas contre 5% dans le quintile le plus élevé.
- Plusieurs actions ont été prises par le gouvernement telles que: la formation de premier secours en santé mentale depuis 2020, la prise en charge par l'assurance maladie-maternité de la psychothérapie depuis février 2023, et l'approbation du premier Plan national santé mentale en juillet 2023.
Pour accéder au rapport complet, veuillez consulter le lien suivant: 2023_chp_lu_english.pdf (europa.eu).
Communiqué par le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale / Représentation de la Commission européenne au Luxembourg