Journée mondiale contre l'hépatite: réduire les risques de contamination et aider les groupes à risque

À l'occasion de la Journée mondiale contre l'hépatite, qui a lieu chaque 28 juillet, le ministère de la Santé, en collaboration avec le Service national des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) et les partenaires associatifs, se mobilise pour sensibiliser sur la réduction des risques des hépatites, et faciliter l'accès au dépistage de l'hépatite C qui peut être totalement guérie par un traitement.

"Nous voudrions assurer une offre de dépistage et un accès au traitement en particulier pour les usagers de drogues et les personnes en situation de précarité", précise Paulette Lenert, ministre de la Santé.

La campagne destinée aux usagers de drogues en 2023

Une campagne de sensibilisation, destinée principalement aux usagers de drogues, a lieu pendant toute la durée du second semestre de 2023 et se déroule en quatre phases.

La première phase appelée "prévention" a eu lieu du 15 juin au 20 juillet, et est axée sur la sensibilisation et l'éducation. Des affiches ont par exemple été diffusées dans les centres d'accueil et de consommation pour usagers de drogues. La deuxième phase de dépistage se déroulera du 20 juillet au 15 septembre avec la mise en place de permanences de dépistage dans les centres dédiés. Les troisième et quatrième phases, "traitement" et "respect de soi", débuteront le 15 novembre et se termineront le 31 décembre. Elles se concentreront sur les personnes qui devraient recevoir un traitement.

Éliminer l'hépatite C d'ici 2030 en Europe et au Luxembourg

Au niveau européen, l'objectif est d'éliminer le virus de l'hépatite C d'ici à 2030, et plusieurs moyens sont mis en œuvre pour l'atteindre. Ainsi, le Luxembourg applique la politique du "test and treat", à savoir dépister et soigner dès que possible les patients atteints du virus.

L'hépatite C est principalement transmise par des contacts avec du sang contaminé, tels que l'injection de drogues, les transfusions sanguines non contrôlées, les tatouages réalisés avec du matériel contaminé, ainsi que par le fait de sniffer de la drogue ou d'avoir des rapports sexuels avec exposition au sang, notamment lors des menstruations ou lors de la pénétration anale, ou encore lors de soins avec piqûre ou coupure. Des traitements antiviraux oraux permettent de guérir plus de 95% des patients infectés par l'hépatite C. Toutefois, une hépatite C non traitée peut évoluer vers des maladies hépatiques telles que la cirrhose du foie ou le cancer. Un diagnostic précoce peut contribuer à réduire les problèmes de santé causés par l'infection ainsi que la transmission du virus. Il est donc primordial que les personnes vivant avec une hépatite virale soient dépistées systématiquement et puissent être traitées. Les traitements pour l'hépatite C sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale ou le ministère de la Santé.

Même s'il n'existe pas de chiffres précis au Luxembourg, on estime que plusieurs milliers de personnes ont une hépatite chronique B ou C.

Les femmes enceintes, lors de leur suivi prénatal, les demandeurs de protection internationale, ainsi que les personnes incarcérées font partie des groupes de personnes à risque et sont soumis à un dépistage systématique. Cette pratique a permis de réduire de manière significative le nombre de cas d'hépatite C active chez les nouveaux détenus, passant de 11% à 3% entre 2010 et 2021. Toutefois, il existe d'autres populations à risque accru pour lesquelles l'accès aux dépistages est limité. Ces groupes incluent les personnes en situation de précarité sociale, de séjour irrégulier ou sans domicile fixe, ne jouissant pas nécessairement d'une couverture sociale adéquate, ainsi que les personnes qui, pour diverses raisons (travail illégal, séjour illégal, usage de drogues, etc.), éprouvent des appréhensions à l'idée de solliciter des soins médicaux ou sont confrontées à des obstacles d'accès aux soins.

Les hépatites chroniques B et C – pourquoi se faire dépister?

Suite à une exposition à un risque d'infection par l'hépatite virale, notamment par le contact avec du sang potentiellement contaminé, un rapport sexuel avec exposition au sang, ou une injection avec du matériel non stérile, il est impératif de procéder à un dépistage. Ce dernier peut être complété par une recherche d'infection par le VIH, qui se transmet selon des modes similaires.

De plus, si une personne n'a jamais fait l'objet d'un dépistage pour les hépatites, il est recommandé de le faire dans les cas suivants:

  • La présence d'un membre de la famille proche ou d'un partenaire ayant une hépatite virale chronique;
  • Un contact sanguin antérieur (transfusions, interventions chirurgicales, soins dentaires, tatouages, piercings, etc.) avant 1990 en Europe ou même après 1990 dans un pays hors Union européenne;
  • L'utilisation de drogues par sniffing ou injection, même une seule fois dans sa vie, ou la fréquentation d'un partenaire ayant une telle pratique;
  • Tout adulte n'ayant jamais subi de dépistage pour l'une ou l'autre hépatite, peut effectuer un dépistage à tout moment.

Le dépistage de l'hépatite peut être effectué en prenant rendez-vous avec son médecin généraliste ou tout autre médecin, en se présentant à la consultation de dépistage du Service des maladies infectieuses du CHL, où une analyse de sang ou un test rapide peut être prescrit, ou en se rendant à la permanence de dépistage au sein du service HIV-Berodung de la Croix-Rouge pour réaliser un test rapide pour l'hépatite C. Il est également possible d'effectuer un dépistage pour le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles. Des informations supplémentaires peuvent être obtenues sur le site web du DIMPS.

Et les autres hépatites virales?

L'hépatite A est principalement transmise par l'ingestion d'aliments ou de l'eau contaminés, ainsi que par certaines pratiques de sexe oral et anal. Bien qu'elle se manifeste de manière sporadique et qu'elle soit devenue rare en Europe, deux conseils sont à suivre pour les voyageurs hors d'Europe: avoir une bonne hygiène alimentaire et se vacciner contre l'hépatite A. D'autre part, l'hépatite E est aussi transmise par voie alimentaire. Elle est présente en Europe et peut être transmise, par exemple, par la consommation de charcuterie de porc. Ces deux hépatites peuvent causer une jaunisse, entraînant une hospitalisation et, dans de rares cas, une insuffisance hépatique sévère nécessitant une greffe. En général, elles ne présentent pas de forme chronique.

Communiqué par le ministère de la Santé

Dernière mise à jour