Rapport européen sur les tendances en matiere de drogues 2023: une diversification préoccupante de l'offre et de l'usage des drogues en Europe

Chaque année, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCCDA) publie son "Rapport européen sur les drogues". Sur la base de données provenant de 29 pays (les 27 membres de l'Union européenne, la Turquie et la Norvège), ce rapport fournit le dernier aperçu de la situation en matière de drogues en Europe, explorant les tendances à long terme et les menaces émergentes. Il porte sur l'usage et l'offre de drogues ainsi que sur les dommages liés à la consommation de drogues et les réponses à y apporter.

État des lieux de la situation en Europe

La diversification, la disponibilité et la production de drogues ne cessent d'augmenter et de créer des nouvelles problématiques en Europe. Les usagers de drogues sont exposés à un éventail très large de nouvelles substances psychoactives (NSP) souvent avec une teneur en principe actif et une pureté très élevées. Le rapport souligne l'importance d'améliorer les stratégies d'alerte et de communication sur les risques. En effet, dans certains cas, les consommateurs ignorent ce qu'ils consomment et s'exposent à des risques accrus liés aux effets néfastes de ces drogues et aux interactions entre drogues.

La présence de substances traditionnelles telles que la cocaïne et l'héroïne en Europe est également toujours élevée. Des saisies records et une augmentation de la production de cocaïne, ainsi que la présence d'autres stimulants de synthèse, représentent des préoccupations croissantes en Europe. Les problèmes liés aux opiacés évoluent aussi. L'héroïne reste l'opioïde illicite le plus couramment consommé en Europe, mais l'usage d'opioïdes de synthèse (p.ex. fentanyl) devient également un sujet d'inquiétude dans certaines régions.

Par ailleurs, le cannabis reste la drogue illicite la plus consommée en Europe. On estime qu'environ 8% (22,6 millions) des Européens (âgés de 15-64 ans) ont consommé du cannabis au cours de l'année écoulée.

La situation au Luxembourg

Au Luxembourg, la consommation récente des substances illicites les plus courantes (opioïdes, cocaïne, amphétamines, MDMA et cannabis) se situe en dessous des taux moyens respectifs au sein de l'Union européenne (UE). Malgré un déclin continu de la consommation de drogues par injection, ce comportement est toujours responsable des problèmes de santé aigus et chroniques, notamment les infections par le VIH et VHC (hépatite C).

En 2022, des programmes d'échange d'aiguilles et de seringues ont été mis en place dans tous les États membres de l'UE et la Norvège. Le Luxembourg fait partie des 5 pays européens qui ont atteint l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de distribuer 200 seringues par an et par personne qui s'injecte des drogues.

Le rapport décrit également les développements politiques liés à la réglementation du cannabis à des fins récréatives. Le Luxembourg fait partie des cinq États membres de l'UE (avec l'Allemagne, Malte, les Pays-Bas et la Tchéquie) qui mettent en place ou envisagent de mettre en place de nouvelles approches pour réglementer l'offre de cannabis à des fins récréatives.

La collecte des données au Luxembourg

Pour l'élaboration de ce rapport annuel, chaque pays membre de l'UE collecte ses informations au niveau national. Au Luxembourg, c'est le Point focal luxembourgeois de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (PFLDT), de la Direction de la santé, qui s'en charge. Le PFLDT réalise chaque année plusieurs études et collectes de données afin d'obtenir les informations nécessaires. Les résultats qui en découlent sont intégrés dans le rapport européen et permettent d'avoir une vue d'ensemble des évolutions au sein de l'UE.

Le "Rapport européen sur les drogues 2023: Tendances et évolutions" peut être consulté sur www.sante.lu.

Communiqué par le ministère de la Santé

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