Journée mondiale du sida (01.12.2016)

Oui à la prévention et au dépistage – Non à la stigmatisation, la discrimination et l’exclusion!

Le 1er décembre est la Journée mondiale du sida 2016. À cette occasion, le monde entier est invité à s’engager activement dans la riposte contre le sida et à montrer sa solidarité à l'égard des personnes séropositives. Cette journée est aussi celle de la mémoire et du souvenir en l’honneur des personnes décédées de la maladie.

Quelque 36,7 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le VIH dans le monde et nombreux sont celles qui ne connaissent pas encore leur statut sérologique.

L’année 2016 était marquée par plusieurs événements phares au niveau mondial dans la lutte contre le sida. Le 8 juin 2016, la communauté internationale a adopté la déclaration politique "Accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030". Cette déclaration ambitieuse retient un nombre d’objectifs à atteindre d’ici 2020 en reconnaissant formellement l’objectif 90-90-90 de l’Onusida et en adoptant un caractère universel du droit à la santé pour tous sans aucune discrimination.

L’Objectif 90-90-90 vise à ce que d’ici à 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable et 90% des personnes sous traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée. Un objectif que le Luxembourg soutient à tous les niveaux, ayant même nommé un ambassadeur spécial 90-90-90 luxembourgeois en la personne de Marc Angel, président de la commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration à la Chambre des députés.

Les 16 et 17 septembre 2016, la communauté internationale s’est de nouveau réunie pour la 5e reconstitution des ressources du Fonds mondial, événement marqué d’un grand succès avec 12,9 milliards de dollars américains mobilisés. Le Luxembourg s’est engagé sur la période 2017-2019 avec 8,1 millions d'euros, une augmentation de 8% face au cycle précédent.

Il faut donc redoubler d’efforts en matière de prévention, de dépistage et d’accès au traitement.

D’autre part, et en dépit de toutes les campagnes d’information et de sensibilisation déjà menées, les personnes vivant avec le VIH doivent encore souvent affronter les préjugés et la discrimination.

Mobbing sur le lieu de travail et licenciements, divulgation de la séropositivité contre leur gré, obstacles vers l’indépendance professionnelle, problèmes pour l’accès aux crédits et aux assurances-vie, ce ne sont là que quelques exemples de situations auxquelles les personnes séropositives sont confrontées au quotidien.

Faits et chiffres, dans le monde et en Europe

De 2000 à 2015, le nombre des nouvelles infections à VIH a baissé de 35% et le nombre des décès liés au sida a diminué de 42%. Quelque 7,8 millions de vies ont pu être sauvées grâce aux efforts internationaux ayant permis d’atteindre les cibles des objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne le VIH.

Néanmoins, avec plus de 36 millions de morts à ce jour et 2,1 millions de nouvelles infections, le VIH continue d’être un problème majeur de santé publique.

Fin 2015, plus de 17 millions de personnes vivant avec le VIH ont bénéficié d’une thérapie antirétrovirale (TAR) au niveau mondial.

Au Luxembourg: Situation préoccupante auprès des usagers de drogues

Actuellement, environ 1.100 personnes vivent au Luxembourg avec le VIH, dont 13% ignorent encore leur statut sérologique.

En 2016, jusqu’au 15 novembre, 84 nouveaux cas ont été comptés, 63 hommes et 21 femmes. Une augmentation de 10% sur ce chiffre est à prévoir jusqu’à la fin de l’année, il faut donc nous attendre à environ 93 nouveaux cas pour 2016. Ce chiffre avoisine le triste record de nouveaux cas enregistrés en 2014, avec 97 personnes séropositives, voire 94 nouveaux patients en 2015.

Le taux d’infection reste donc à un niveau élevé.

Le mode de contamination principal sont les rapports hétérosexuels, suivis par les rapports homo- et bisexuels et les injections de drogues par voie intraveineuse, surtout dans le groupe d’âge des 26-35 ans. L’augmentation importante du nombre d’infections auprès des usagers de drogues par voie intraveineuse depuis 2 ans est très préoccupante.

L’accès au traitement contribue de manière essentielle à faire en sorte que le VIH ne se propage pas davantage, et que les personnes puissent vivre aujourd’hui une vie quasi normale.

Il est cependant essentiel de continuer à mener des actions et des campagnes d’information et de sensibilisation, ciblées en particulier envers les toxicomanes, les prostitué(e)s et les personnes marginalisées; de rappeler les messages de prévention et de protection, c’est-à-dire le port systématique du préservatif lors de relations sexuelles avec un partenaire dont on ignore le statut sérologique; d’encourager la détection précoce grâce au test VIH, afin de débuter le traitement le plus tôt possible et de réduire ainsi le risque de nouvelles contaminations.

Non à la stigmatisation, la discrimination et l’exclusion!

De nombreuses personnes séropositives (VIH+) vivent toujours dans la stigmatisation, la peur et l’exclusion.

C’est pour cette raison que la campagne du ministère de la Santé de cette année cible la discrimination et la stigmatisation des personnes VIH+ sur leur lieu de travail. Elle thématise l’ignorance, les peurs irrationnelles d’une contamination potentielle et les préjugés concernant les modes de transmission. Elle veut informer et encourager des relations humaines et professionnelles respectueuses avec l’entourage et entre collègues de travail.

Grâce aux médicaments de nouvelle génération, les personnes VIH+ sous traitement bénéficient d’une bonne qualité de vie et ont une espérance de vie presque normale. Elles peuvent effecteur leur métier de manière efficace et profiter de leurs loisirs comme tout un chacun.

On peut donc bien vivre aujourd’hui avec le VIH, mais pas avec la discrimination!

La discrimination et la stigmatisation contribuent à isoler socialement les personnes concernées, et souvent à les précariser. Les seuls remèdes sont l’information, la parole, l’écoute et le respect mutuel.

Prévention et dépistage: le b.a.-ba dans la lutte contre le sida

La HIV Berodung de la Croix-Rouge luxembourgeoise continue à se focaliser sur la prévention et notamment le dépistage à travers sa campagne "Une goutte pour savoir".

Il suffit en effet d’une petite goutte de sang prise dans un doigt pour avoir un résultat en moins d’une minute. Le test est rapide, gratuit et anonyme. Une infection détectée à temps permet d’accéder au traitement dès que possible et donc de préserver la santé de la personne concernée et de protéger les partenaires.

Un autre élément important de la prévention reste évidemment le préservatif, qui est encore trop souvent un sujet tabou et pourtant constitue le seul moyen de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles, dont le VIH, et les grossesses non désirées.

Ces différentes thématiques, prévention et non-discrimination, sont également mises en évidence lors des activités initiées pour le 1er décembre.

Communiqué par le ministère de la Santé

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