Lutte contre le cancer: Miser davantage sur la prévention et le dépistage précoce et offrir la meilleure prise en charge possible aux patients

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Lydia Mutsch lors de la conférence de presse

Dans le cadre de la "Semaine européenne contre le cancer", qui se déroule du 25 au 31 mai 2016, et de la "Journée mondiale contre le tabac", le 31 mai 2016, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, a fait l’état des lieux et d’avancement des différents plans et actions mis en œuvre et coordonnés par le ministère de la Santé pour lutter contre le cancer.

Semaine européenne contre le cancer: 12 recommandations de prévention

Un des principaux objectifs de cette semaine est la promotion du nouveau Code européen contre le cancer qui donne une douzaine de recommandations simples que tout citoyen peut suivre pour favoriser la prévention du cancer, avec un accent particulier sur les modes de vie sains et le dépistage.

Ce code, mis au point par l’IARC (Centre international de recherche sur le cancer / OMS), reprend l’état des connaissances sur les causes du cancer, ainsi que les moyens de les éviter. Selon l’IARC, respecter tous les points de ce code devrait permettre d’éviter près d’un tiers des morts liées au cancer.

"Pour le Luxembourg, très actif dans la lutte contre le cancer, trois éléments sont essentiels dans le contexte de la prévention", a souligné la ministre de la Santé: "Ne pas fumer, éviter le mésusage de l’alcool, et favoriser la détection précoce à travers les différents programmes de dépistage".

Ces trois éléments sont d’ailleurs intégrés dans le plan national cancer (2014-2018).

Le plan national cancer avance à grands pas

Depuis son implémentation en 2014, beaucoup de travaux du Plan national cancer sont finalisés. Comme l’a mentionné Lydia Mutsch: "Ce plan ambitieux vise à mettre en œuvre jusqu’en 2018 pas moins de 73 actions, regroupées sous 10 axes".

À ce jour, plus de la moitié des actions sont finalisées ou en phase d’achèvement.

La ministre s’est félicitée avant tout de la très bonne coopération entre tous les acteurs sur le terrain, engagés dans la lutte contre le cancer, y compris les patients, qui aident considérablement à l’avancée des travaux.

Axe 1: Gouvernance de la lutte contre le cancer

Parmi les grandes avancées, la ministre a cité en premier lieu la Plateforme nationale cancer, qui est effective depuis 1 an et demi et dirige tous les travaux d’implémentation du plan. L’Institut national du cancer, créé en 2015, a également démarré les travaux, tels que l’élaboration des recommandations de bonne pratique dans le traitement des cancers.

Axe 2: Promotion de la santé contre le cancer

Concernant la promotion de la santé, le plan de lutte contre le tabagisme a été retravaillé et une nouvelle version sera disponible à la mi-juin 2016. Le tabagisme reste une des grandes causes de mortalité au Luxembourg.


"Outre le tabagisme, le mésusage de l’alcool est un facteur de risque de cancer encore trop peu connu!", a rappelé Lydia Mutsch. C’est pourquoi un plan d’action luxembourgeois contre le mésusage de l’alcool (PALMA) a été élaboré, qui est dès lors en phase de finalisation. Ce plan vise en premier lieu l’usage de l’alcool responsable et la protection des jeunes face à l’abus.

Axe 3: Prévention du cancer

Pour le volet de la prévention, la ministre a cité la mise en place d’un concept de carnet radiologique électronique (CRE). Ce carnet permettra d’avoir l’historique de tous les examens d’imagerie médicale faits et d’éviter de refaire des examens, afin de protéger le patient d’une exposition inutile aux rayonnements ionisants. Actuellement, la phase de développement technique avec l’Agence e-Santé est démarrée.

À mentionner également: le programme de vaccination contre le HPV (Human Papilloma Virus) pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, s’adressant aux jeunes filles de 11 à 13 ans, qui reçoivent le vaccin Cervarix (2 doses) gratuitement. La campagne d’information a été lancée.

Axe 4: Dépistage précoce du cancer

La ministre de la Santé s’est particulièrement réjouie de la bonne avancée du programme de dépistage organisé du cancer colorectal (PDOCCR), qui démarrera le 15 septembre 2016. Le cancer colorectal constitue la 3e cause de décès prématuré du cancer. "Par ce programme nous visons à réduire de manière significative le nombre de décès dus au cancer colorectal", a expliqué Lydia Mutsch.

Toujours dans le contexte du plan national cancer, plusieurs travaux sont en cours pour le volet du diagnostic, afin de réduire davantage le délai d’obtention des résultats après un prélèvement, ou encore au niveau du traitement du cancer et des soins de support. Ainsi, un concept national de réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) a été développé. Il vise à offrir à chaque patient atteint du cancer la possibilité de présenter ou discuter son cas afin de déterminer la meilleure stratégie thérapeutique.

Les programmes de dépistage du cancer

En matière de lutte contre le cancer, la politique de santé publique du Luxembourg met un accent fort sur la prévention et la détection précoce. "Le cancer constitue aujourd’hui le plus grand problème de santé dans les pays industrialisés, et aussi au Grand-Duché", a relaté la ministre. "Nous estimons que chaque année environ 3.000 personnes reçoivent le diagnostic Cancer!".


Dans ce contexte, Lydia Mutsch a tenu à rappeler les différents programmes de dépistage du ministère de la Santé:

  • programme mammographie (dépistage du cancer du sein);
  • programme de vaccination contre le Human Papilloma Virus (HPV);
  • programme de dépistage du cancer colorectal;
  • programme qui vise à éviter le cancer de la peau.

Le cancer constitue la première cause de décès chez les hommes (34% en 2014) et la 2e cause chez les femmes (27% en 2014).

Le tabagisme: première cause de décès prématuré dans l’UE

Le 31 mai de chaque année, l’OMS et ses partenaires célèbrent la "Journée mondiale sans tabac" dans le but de souligner les risques pour la santé liés au tabagisme.

L’épidémie du tabagisme tue près de 6 millions de personnes chaque année. Plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs, mais plus de 600.000 sont des non-fumeurs, involontairement exposés à la fumée du tabac.

Première cause de décès prématuré dans l’UE, le tabagisme y tue chaque année près de 700.000 personnes. Au Luxembourg, nous comptons environ 1.000 morts par an des suites des maladies liées au tabac.

Selon la ministre de la Santé: "Le nouveau projet de loi transposant la directive 2014/40/UE relative à la lutte anti-tabac, est particulièrement importante pour cibler la période d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes, étant donné que 70% des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de dix-huit ans, et 94% avant l’âge de vingt-cinq ans".

La nouvelle loi anti-tabac prévoit l’alignement du régime applicable à la cigarette conventionnelle sur celui de la cigarette électronique; l’extension de fumer ou de vapoter sur les lieux publics aux aires de jeux pour enfants; l’interdiction de toute publicité en faveur de la cigarette électronique; ainsi que le commerce transfrontalier par internet.

Un nouveau plan national tabac

Outre la mise en vigueur de la nouvelle loi anti-tabac, un nouveau "plan national de lutte contre le tabagisme 2016-2020" est actuellement en cours de finalisation. Ce plan a pour but de prévenir et de réduire le tabagisme, sa morbidité et mortalité consécutives, en se fixant les objectifs suivants:

  • offrir à la population un environnement favorable pour prévenir le tabagisme et obtenir un sevrage tabagique durable.
  • protéger les jeunes et prévenir l’entrée dans le tabagisme.
  • aider les personnes désireuses d’arrêter de fumer à se sevrer du tabac durablement.
  • acquérir de meilleures connaissances, et évaluer régulièrement les étapes réalisées.

Communiqué par le ministère de la Santé

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