8e Journée européenne de l’antibiorésistance (18.11.2015)

"Les antibiotiques ne sont pas des bonbons!"

Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses au cours du 20e siècle. Hélas, leur utilisation massive et répétée a conduit à l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments. Sans antibiotiques efficaces, les traitements modernes, tels les opérations chirurgicales, les chimiothérapies anti-cancéreuses, ne sont plus possibles.

Le problème de l'antibiorésistance et les moyens d'en combattre l'aggravation

L’antibiorésistance est donc un problème de santé publique majeur en Europe, dû au mésusage des antibiotiques. Le résultat en est que de nombreux patients vont souffrir de maladies infectieuses causées par des bactéries devenues résistantes à la plupart des antibiotiques. Pour ces patients peu d’options thérapeutiques restent disponibles, et, chaque année, environ 25.000 patients meurent des suites de leurs infections causées par des bactéries devenues résistantes.

L’action la plus importante pour réduire ce phénomène est l’usage prudent des antibiotiques. Un usage prudent veut dire: prendre des antibiotiques uniquement si nécessaire, à la dose correcte, en respectant les bons intervalles entre les prises et la durée de traitement indiquée.

"Antibiotiques: à manipuler avec précaution"

Afin de relayer la problématique au niveau mondial, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) s’est jointe aux efforts de l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) et proclamé la première «semaine mondiale de l’antibiorésistance» qui se déroulera du 16 au 22 novembre.

Le thème choisi par l’OMS, «Antibiotiques: à manipuler avec précaution!», vise à montrer clairement que les antibiotiques sont une ressource précieuse qu’il faut préserver.

Ainsi, les antibiotiques doivent être utilisés pour traiter les infections bactériennes seulement, et uniquement lorsqu’ils sont prescrits par un médecin. Les antibiotiques ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les champignons et les virus. La plupart des infections hivernales, comme le rhume, l’angine, la grippe, la bronchite banale, sont dues à des virus.

En outre, un traitement antibiotique ne doit jamais être partagé entre plusieurs personnes et doit toujours être pris jusqu’au bout. En effet, des infections bactériennes mal guéries peuvent resurgir et donner lieu au développement de bactéries résistantes plus tard. Il ne faut pas non plus mettre les antibiotiques de côté pour une prochaine fois, car une infection ne ressemble pas à une autre, et un antibiotique actif contre une bactérie peut très bien être inefficace contre une autre.

Combattre les résistances aux antibiotiques de dernière ligne est une priorité au niveau européen

À l’occasion de la 8e Journée européenne de l’antibiorésistance, l’ECDC publie le rapport Euscape qui retrace l’évolution des bactéries résistantes aux carbapénèmes dans les hôpitaux européens au cours des dernières années.

L’étude publiée aujourd’hui par l’ECDC montre que la situation de l’antibiorésistance continue à empirer en ce qui concerne la prolifération d’entérobactéries productrices de carbapénemases. Ceci signifie que dans plusieurs pays européens des patients infectés ne pourront plus être traités par les carbapénèmes, antibiotiques pourtant de dernière ligne.

Mais cette étude montre également que la riposte européenne pour lutter contre l’antibiorésistance est en train de se mettre en place, et que la consommation d’antibiotiques au niveau communautaire et dans le secteur des soins de santé primaires a baissé pour la première fois dans cinq pays européens: le Danemark, le Luxembourg, la Slovénie, l’Espagne, et la Suède.

La campagne d'information et de sensibilation au Luxembourg porte ses fruits

Depuis la troisième année consécutive, le ministère de la Santé lancera sa campagne "Les antibiotiques ne sont pas des bonbons!", au courant de la semaine du  16 au 22 novembre.

Campagne, qui semble porter ses fruits. En effet, au Grand-Duché, la consommation ambulatoire des antibiotiques a diminué de 7 % l’année dernière.

Des plans d’actions et d’autres mesures de contrôle et de surveillance sont en préparation et l’Europe semble se diriger enfin vers un usage plus prudent des antibiotiques.

Lors de la "semaine mondiale de l’antibiorésistance" plusieurs conférences seront également organisées sur le sujet de l’antibiorésistance, à l’intention du personnel de soins et de santé et des médecins prescripteurs.

Les données chiffrées sur l’évolution de l’antibiorésistance au niveau européen et au Luxembourg  peuvent être consultées sur www.sante.lu.

Communiqué par le ministère de la Santé

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