Taskforce transatlantique : Un front uni pour lutter contre les résistances croissantes aux médicaments vitaux

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    Taskforce transatlantique
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    "Gardons les antibiotiques efficaces !"

Actuellement, la résistance antimicrobienne est une des plus grandes menaces globales pour la santé publique

Dans le cadre de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne, une réunion du Groupe de Travail Transatlantique sur la Résistance antimicrobienne (TATFAR) a lieu à Luxembourg le 22 et 23 octobre 2015.

Le forum rassemble des représentants du Département américain de la Santé et des Services aux personnes (HHS), de la Commission européenne, ainsi que des experts internationaux les plus réputés en matière de résistance antimicrobienne, afin d’établir une stratégie d’action pour les États membres de la taskforce pour les cinq années à venir.

Différentes études montrent que l’incapacité de traiter certaines infections cause la mort de plus de 25.000 personnes par an en Europe, avec des chiffres semblables déclarés aux États-Unis.

Lors de la session d’ouverture, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch et le commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, se sont ainsi prononcés en faveur d’un front uni entre l’Union européenne et les États-Unis, pour amplifier la lutte contre cette menace mondiale de santé publique, à savoir, les résistances antimicrobiennes.

Pour une meilleure compréhension, sensibilisation et information sur la résistance antimicrobienne

Les antibiotiques sont considérés comme l’une des innovations thérapeutiques les plus signifiantes du 20ième siècle et sont  essentiels pour tous les systèmes de santé. Au cours des dernières décennies, ils ont joué un rôle majeur dans la diminution de maladies infectieuses sérieuses (comme la tuberculose, les méningites etc.). Dans la médecine moderne, ils ont largement contribué à des réussites médicales remarquables.

"Malgré leurs propriétés extraordinaires, l’utilisation excessive et abusive de ces ‘médicaments miracle’ dans la médecine humaine et vétérinaire met en danger leur efficacité", a précisé la ministre de la Santé. "Il est d’autant plus important d’améliorer la sensibilisation et la compréhension au sujet de la résistance antimicrobienne".

Dans ce contexte, le Grand-Duché participe à tous les programmes de surveillance sous l’égide du Centre européen pour la prévention et le contrôle de maladies (ECDC). Ainsi, à travers la campagne annuelle du ministère de la Santé sur les antibiotiques, la consommation élevée d’antibiotiques en traitement ambulatoire a pu être réduite de 7% l’année dernière et a contribué à une meilleure compréhension du public face à cette question.

Plus les antibiotiques sont utilisés, plus il est probable qu’une résistance antimicrobienne apparaisse !

En effet, les antibiotiques sont parmi les médicaments les plus couramment utilisés à travers le monde. Le recours aux antibiotiques dans la médecine humaine et vétérinaire est à la hausse et a considérablement accéléré le développement de résistances à un niveau record. Cette évolution touche tous les pays, riches ou pauvres où l’accès à des antibiotiques efficaces reste un problème majeur.

Puisque les humains et les animaux constituent des réservoirs de résistance qui se chevauchent, la ministre de la Santé a aussi plaidé pour une approche "une seule santé" (‘One-Health’) intégrée commune, qui considère les multiples dimensions en la matière.

Prévenir ou éviter les infections afin de réduire l’utilisation d’antibiotiques

Un autre objectif primordial pour la ministre de la Santé, consiste dans la prévention et stratégie d’éviter les infections. En effet, ces actions permettent de réduire l’utilisation des antibiotiques et par conséquent contribuent à diminuer le développement et la propagation de résistances antimicrobiennes.

Des experts de santé publique ont estimé qu’au moins un tiers des prescriptions d’antibiotiques sont contre-indiquées – si par exemple une maladie n’est pas due à une infection bactérienne ou que celle-ci ne peut être traitée par l’antibiotique prescrit.

D’après Lydia Mutsch : "Puisque l’utilisation inappropriée ou inutile d’antibiotiques affecte non seulement le patient, mais la communauté toute entière, il importe de changer la façon dont les antibiotiques sont consommés. Améliorer leur utilisation responsable peut bénéficier non seulement au patient, mais avoir également des répercussions substantielles sur les coûts du système de santé ".

Lors de la réunion du Groupe de Travail Transatlantique sur la Résistance antimicrobienne (TATFAR) trois domaines clés sont étayés : (1) l’emploi approprié des médicaments antimicrobiens en médecine humaine et animale (2) la prévention des infections à germes résistants, et (3) les stratégies pour accélérer la mise à disposition de nouveaux antibiotiques.

Communiqué par le ministère de la Santé

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