Réunion informelle des ministres de la Santé de l’UE

Plusieurs sujets d’envergure ont figuré à l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres de la Santé, qui s’est déroulée le 24 et 25 septembre 2015; notamment, le rôle de la prévention dans la prise en charge de la démence; les risques liés à la consommation d’acides gras trans de production industrielle; la dimension de la santé dans la migration; ainsi que l’impact de la directive relative aux soins de santé transfrontaliers sur la mobilité et les droits des patients.
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Réunion informelle des ministres de l'Energie - 23 septembre 2015 - Photo de famille

Comment améliorer les politiques et les pratiques de soins afin de soutenir les personnes atteintes d’une maladie démentielle? 

La Présidence luxembourgeoise a fait de la démence une de ses priorités dans le domaine de la santé.

"Il s’agit d’un véritable défi socio-économique qui met à rude épreuve la viabilité de nos systèmes de santé", a estimé Lydia Mutsch, "c’est la raison pour laquelle nous avons abordé la démence en tant que phénomène sociétal, qui requiert des réponses multisectorielles".

Les ministres ont été d’accord pour dire qu’il est nécessaire d’adapter les politiques et améliorer les pratiques de soins pour que chaque personne atteinte d’une maladie démentielle puisse recevoir la meilleure prise en charge possible.

L’objectif déclaré étant de parvenir à la déstigmatisation de la démence, d’investir dans la recherche, d’adapter le rôle et la formation des professionnels de santé et finalement, d’assurer l’accompagnement adéquat des malades et de leur entourage.

L’idée d’un échange d’expériences intensifié de bonnes pratiques entre les États membres et la Commission – au sein de  forums existants au niveau de l’UE et de l’OMS - a également rencontré un large succès.

À titre d’exemple, le  "programme démence prévention" (pdp), que le Grand-Duché a mis en place en juin, a notamment pu être présenté.

Vytenis Andriukaitis, commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire, a ajouté: "Je crois que le moment est venu de renforcer notre collaboration  - un grand défi que nous devons tous relever- en nous concentrant sur la prévention des facteurs de risque; un diagnostic précoce, et une prise en charge adéquate post diagnostic de toute personne affectée".

Des conclusions consacrées à la démence seront adoptées lors du Conseil de décembre.         

Accent particulier sur la dimension de la santé dans la migration et appel à la solidarité

Lors de la réunion informelle, les ministres de la Santé étaient unanimes quant à la nécessité de mieux adresser la dimension de la santé publique dans toutes les discussions actuellement en cours en relation avec la crise des réfugiés.

L’impact des flux migratoires sur les systèmes de santé des États membres ne peut être nié.

Comme l’a souligné Lydia Mutsch, la crise des réfugiés est devenue une réalité pour nous tous et mobilise dorénavant toute l’Europe. Il est nécessaire de mettre en place des actions politiques cohérentes et coordonnées, en prenant notamment en compte la dimension santé de manière adéquate.

Les ministres de la Santé ont souligné l’importance de l’accès égal des réfugiés et migrants aux systèmes de santé, mais aussi du renforcement des capacités des infrastructures de soins de santé, afin de pouvoir gérer au mieux les flux de migrants.

Dans ce contexte, la ministre de la Santé a lancé un appel à la solidarité: "Ne ratons pas l’occasion de coopérer afin de parvenir à une politique de migration solide, responsable, adressant toutes les dimensions de cette crise et respectueuse de nos valeurs communes !".

Le commissaire a rappelé l’investissement à hauteur de 73 millions d’euros de la Commission européenne pour renforcer les capacités d’accueil (fonds d’urgence), ainsi que les efforts conjoints réalisés pour sensibiliser les États membres à l’égard des outils et de fonds existants afin de faciliter l’accès des réfugiés et migrants aux systèmes de santé.

Vytenis Andriukaitis a désormais encouragé les États membres à faire valoir leurs besoins dans le cadre du soutien technique et financier offert au niveau de l’UE.

Mobilité et droits des patients: état des lieux deux ans après la transposition de la directive relative aux soins de santé transfrontaliers

La réunion informelle des ministres de la Santé a aussi été l’occasion de faire l’état des lieux de l’impact de la directive relative aux soins de santé transfrontaliers depuis l’entrée en vigueur de ce texte phare en matière de droits des patients.   

"Chaque citoyen de l’Union européenne est un patient potentiel susceptible de revendiquer des soins de santé adaptés, de qualité et en temps utile. Dans certains cas, ces soins se trouvent de l’autre côté de la frontière", a soulevé Lydia Mutsch.

Le Luxembourg connait en effet une longue tradition de soins de santé transfrontaliers et de coopération avec ses pays voisins et se situe en tête des pays ayant un taux élevé de flux de patients sortants.

Selon la ministre de la Santé: "Le fait de connaître la nature des flux de patients transfrontaliers ainsi que les raisons qui poussent les patients à se faire soigner à l’étranger aide à faire les choix politiques adéquats".

Comme l’a encore souligné Vytenis Andriukaitis:"Le premier rapport de mise en œuvre de la directive montre d’importants progrès sur le plan législatif au niveau de l’UE. Toutefois, des efforts restent encore à faire afin d’assurer l’entier potentiel de la directive".

Dans l’objectif d’assurer un accès égal à des soins de santé de haute qualité aux citoyens et d’améliorer la mobilité des patients, les ministres ont mis un accent particulier, premièrement, sur l’information des patients, et deuxièmement, sur une étroite coopération entre les États membres, notamment dans le domaine des maladies rares et de l’eSanté.

Assurer une meilleure information des consommateurs sur les acides trans gras

Les ministres se sont également échangés sur les mesures à prendre pour assurer une meilleure information des citoyens concernant la présence des acides gras – à l’origine de maladies cardio-vasculaires – dans les aliments.

Si les avis divergent quant au caractère volontaire ou obligatoire de ces mesures, les ministres ont été unanimes pour inviter la Commission à publier sans tarder le rapport sur la teneur de ces acides dans nos assiettes.

Communiqué par le ministère de la Santé

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