Plan national de prévention du suicide au Luxembourg 2015-2019 (PNPSL)

©-Minist, MSAN  Plan National de Pr, (de g. à dr.) Dr Fränz D'Onghia, Lydia Mutsch, Dr Juliana D'Alimonte
Plan National de Pr, (de g. à dr.) Dr Fränz D'Onghia, Lydia Mutsch, Dr Juliana D'Alimonte
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"La prévention du suicide est l’affaire de nous tous !"

Lors d’une conférence de presse, la ministre de la Santé a présenté le Plan national de prévention du suicide au Luxembourg (2015-2019), ainsi que les actions prioritaires et les statistiques pour le Grand-Duché.

Le PNPSL, dont le but est de combattre les causes et les conséquences du suicide, de réduire les tentatives de suicide et les décès par suicide au Luxembourg, a été élaboré en étroite collaboration avec le Centre d’information et de prévention.

La situation au Luxembourg

Au Luxembourg, le nombre de suicides est estimé à 1.017 pour la période de 2000 à 2013 et à 85 cas probables rien que pour l’année 2014. Avec un taux de suicide standardisé selon l’âge de 8,7 par 100.000 pour l’année 2012, le Grand-Duché se situe en dessous de la moyenne européenne.

Le nombre de suicides dans l’Union européenne des 28 s’élevait à 61.929 pour l’année 2012, ce qui correspond à un taux standardisé de mortalité par suicides de 12 par 100.000 habitants.

"Le gouvernement travaille sur le sujet depuis 2006, mais le pays ne disposait toujours pas de plan", a rappelé Lydia Mutsch. "Il s'agit véritablement de briser un tabou, et d'en parler aussi dans les écoles, car les plus jeunes sont aussi touchés. Le suicide constitue même une des principales causes de décès auprès des jeunes entre 25 et 29 ans".

Les données épidémiologiques sur le suicide au Luxembourg font émerger plusieurs constats:

  • près d’un décès sur 50 est un suicide;
  • le suicide touche davantage les hommes que les femmes. Le sexe-ratio (hommes versus femmes) se situe à 3:1 (2014: 66 hommes et 19 femmes).

L’ampleur du problème est encore plus importante lorsque l’on sait que le taux de tentatives de suicide est de 10 à 20 fois plus élevé que celui des suicides accomplis. S’y ajoute l’impact considérable du suicide, au-delà de la personne concernée, sur la vie et la santé mentale des proches et de la communauté en général.

La prévention du suicide est possible

Les décès prématurés par suicide ont des conséquences incommensurables. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque suicide a un impact sérieux sur au moins six personnes de l’entourage, générant des problèmes psychologiques, sociaux et financiers.

Le suicide est le résultat d’interactions complexes entre différents facteurs de risque et de protection. Néanmoins, tout suicide est évitable et les moyens de réduire de manière significative le nombre de décès par suicide existent.

"Chacun a un rôle important à jouer dans la prévention du suicide, en commençant par les structures de santé, les écoles, mais aussi le monde de l’entreprise et la communauté au sens large", a insisté Dr Fränz D’Onghia du Centre d’Information et de prévention. "C’est en œuvrant ensemble que nous parviendrons à sauver des vies".

L’objectif

La lutte contre le suicide relève d’une politique de prévention active, d’une approche multisectorielle ("Health in all Policies") et d’approches s’attaquant aux facteurs de risque à différents niveaux:

  • éducation des enfants et des jeunes;
  • recherche de traitements efficaces des troubles mentaux;
  • intervention environnementale et analyse des facteurs de risque.

"Pour être efficace, la prévention du suicide doit s’inscrire dans une approche globale et continue", a expliqué le Dr Juliana D’Alimonte de la Direction de la santé.

Le Plan national de prévention du suicide est inspiré du modèle australien Living Is For Everyone (LIFE), un modèle de plan d’action de lutte contre le suicide, basé sur des preuves scientifiques, qui a été appliqué dans de nombreux pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Écosse, etc.). Le but principal de ce modèle consiste à renforcer les individus, les familles et la communauté et d’augmenter la capacité de la communauté à répondre rapidement et de manière coordonnée à la détresse des personnes.

33 actions prioritaires

Parmi les priorités du plan d’actions figurent la prévention au sens large du terme, les populations à risque, les jeunes, les personnes âgées, la poursuite de la décentralisation des structures d’aide, les formations spécifiques, ainsi que les prises en charge thérapeutiques.

Le premier plan d’action 2015-2019 englobe quelques 33 actions prioritaires, élaborées avec les acteurs de terrain et approuvées par le Groupe interministériel prévention suicide.

Afin d’objectiver l’impact de la stratégie nationale de prévention du suicide élargie à la dépression et d’optimiser l’efficience des actions successives, une évaluation externe de l’intégralité de ce plan d’action sera réalisée. Des réévaluations du plan national prévention du suicide 2015-2019 en cours de réalisation sont également prévues.

Communiqué par le ministère de la Santé

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