Réunion de travail au Luxembourg des laboratoires de référence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la Fédération de Russie et des anciennes républiques soviétiques

À la demande de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soutenue par le ministère de la Santé et du ministère des Affaires étrangères du Luxembourg, le Département d'immunologie du CRP-Santé/LNS a organisé du 14 au 16 mars 2012 le congrès du réseau OMS des laboratoires nationaux de référence pour la rougeole et la rubéole. Les responsables des laboratoires de référence de 10 pays de la Fédération de Russie et de 12 pays d'Asie Centrale se sont ainsi réunis à Luxembourg.

Le Département d'immunologie est connu et reconnu pour son rôle de premier plan dans le réseau des laboratoires OMS en tant que laboratoire de référence européen en charge de 21 pays. Il est également reconnu comme l’un des trois centres de collaboration internationaux de l'OMS pour la rougeole. Ainsi, le laboratoire luxembourgeois soutient également le Laboratoire de Référence de Moscou dans ses fonctions envers les États d'Asie centrale.

Le Prof. Dr. Claude P. Muller, responsable du Département d'immunologie, CRP-Santé, et sa collaboratrice, le Dr. Judith Hübschen, ont tenu quatre présentations au cours de cette réunion, lors de laquelle ils ont présenté les résultats du laboratoire de référence au Luxembourg. Ils ont également donné des informations relatives à la propagation de la rougeole en Europe occidentale. Les participants ont été informés des conclusions relatives à la composition génétique des virus de la rougeole, sur leur origine et les canaux de propagation.

Depuis plus de 40 ans, il existe un vaccin efficace contre la rougeole. Celui-ci a permis de diminuer le nombre de cas de rougeole de plus de 90%. Dans cette optique, l'OMS s’est fixée comme objectif d'éliminer la rougeole en Europe d'ici 2015. La vaccination cependant, risque de devenir victime de son propre succès. En effet, la baisse du nombre de patients entraîne une attitude d’inutilité envers le vaccin auprès de la population. Il arrive donc toujours que de nouvelles épidémies de grande taille surviennent, comme c’est actuellement le cas en France et en Ukraine.

En Russie et dans d'autres anciennes républiques soviétiques, l’opinion a toujours été très favorable à la vaccination, contrairement aux pays d'Europe occidentale tels que l’Allemagne, où l’on trouve beaucoup d'opposants à la vaccination, de même qu’en France, où le taux de vaccination reste insuffisant.

En 2011, quelques cas de rougeole ont pu être décelés au Luxembourg pour la première fois, et ce, après plusieurs années. En Europe orientale et en Asie centrale, la situation quant à elle évolue. Début 2012, un faible nombre de cas de rougeole ont pu être enregistrés dans 47 régions de la Russie. Le vaccin contre la rougeole a été déclaré comme prioritaire pour les groupes à risque tels que les employés dans le système de soins de santé, les enseignants, les étudiants, les nomades et des miigrants. La plupart des cas surviennent à Moscou, Saint-Pétersbourg, Stavropol et Wolgodrad, en particulier chez les nourrissons et les enfants en bas-âge. Les adultes non vaccinés sont quant à eux durement touchés, le plus souvent victimes d’une évolution grave de la maladie. Le virus de la rougeole se transmet par gouttelettes infectées, comme par exemple via la toux, l’éternuement ou par la parole. Les premiers symptômes restent similaires à la grippe suivis d’une éruption cutanée, et de taches blanches de type Koplik.

La plupart des anciennes républiques soviétiques n’enregistrent que quelques cas isolés de rougeole. Le plus souvent, il s’avère que les pays riches de l'UE sont ceux qui exportent la rougeole dans des régions plus pauvres d'Europe. "Une question s’impose, à savoir, combien de fois la rougeole est exportée d'Europe vers des pays dont le système de santé reste rudimentaire. Des virus de rougeole provenant d’Europe ont déjà plusieurs fois causés une hausse de la maladie en Amérique du sud mais aussi en Europe orientale", a déclaré Claude P. Muller du Laboratoire de référence OMS pour la rougeole et la rubéole. Son souhait : Les pays riches doivent veiller à un taux élevé de vaccinations afin de remédier à cette problématique. À titre d’exemple, le nombre de décès dans les pays en voie de développement a diminué (75% en Afrique) grâce à des campagnes de vaccination de grande échelle, cependant et selon les estimations de l'UNICEF des millions d'enfants sont encore exposés à la rougeole. "Pour protéger les enfants contre ces infections graves, il n'y a qu'une chose à faire: vacciner!", affirme le Prof. Claude P. Muller.

La réunion de travail a démontré que même dans des pays où les vaccins sont fortement implémentés le virus reste difficilement contrôlable. De même, le taux de vaccination diminue dans d'autres pays, entraînant la propagation de ce virus de manière renforcée. La vaccination reste le moyen le moins cher et le plus simple pour éviter la rougeole, mais également pour éviter d’autres maladies infectieuses.

Communiqué par le Département d'immunologie, Centre de recherche public-Santé (CRP-Santé) / Laboratoire national de santé

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