Présentation de la campagne "Réagis!" pour combattre l'arrêt cardiaque au Luxembourg

Le 27 septembre 2012, le Luxembourg Ressuscitation Council (LRC) a lancé en présence du ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, la nouvelle campagne de sensibilisation "Réagis!", qui a pour objectif de sensibiliser le grand public à combattre l'arrêt cardiaque au Luxembourg.

Selon Mars Di Bartolomeo, il s’agit d’une campagne qui prévoit "un engagement à long terme". "La campagne "Réagis!" n’est pas une campagne au sens classique", a-t-il déclaré avant d’expliquer qu’il "s’agit d’un concept global qui s’articule autour d’une information, d’une formation et d’un message clé".

"Il s’agit de rassurer les témoins d’un arrêt cardiaque et de leur faire comprendre qu’ils doivent s’activer rapidement lorsqu’elles sont confrontées à un arrêt cardiaque", a exposé le président du LRC, Jean Uhrig.

Les gestes qui sauvent

Placée sous le slogan "la seule erreur que tu peux faire, c'est de ne rien faire", la campagne doit inciter chaque témoin d'un arrêt cardiaque à débuter les gestes qui sauvent, à savoir:

  • appeler le 112;
  • pratiquer le massage cardiaque externe;
  • utiliser un défibrillateur externe si disponible.

L’arrêt cardiaque est à l’origine d’environ 12% des décès. En Europe, 400.000 personnes décèdent chaque an suite à un arrêt cardiaque. Au Luxembourg, il s’agit de 500 personnes. D’après le médecin et vice-président du LRC, Jean Beissel, la proportion des décès dus à un arrêt cardiaque pourrait être considérablement réduite:

  • si les témoins appliquaient rapidement les gestes qui sauvent la vie;
  • si les personnes concernées sollicitaient l’aide d’un médecin dès l’apparition des premiers symptômes (comme par exemple, un emballement du cœur ou des étourdissements).

"L’arrêt cardiaque est un accident inattendu qui se manifeste par une perte de connaissance brutale avec disparition du pouls chez une personne qui n’est pas malade a priori", a expliqué Jean Beissel. Dans de nombreux cas, le cœur continue de battre, mais le rythme des battements est tellement anormal que les contractions cardiaques sont inefficaces et que le cœur ne peut plus faire circuler le sang dans l’organisme et le cerveau. Dans ces cas, "la seule erreur qu’on peut faire, c’est de ne rien faire", a mis en garde Jean Beissel, expliquant que le cerveau humain, privé d'oxygène, "ne peut pas survivre plus de 4 minutes". Les chances de survie du patient augmentent par contre considérablement si la réanimation cardio-pulmonaire et la défibrillation sont entreprises dans les premières minutes qui suivent l'arrêt cardiaque.

L’efficacité de l’application des techniques de secours est d’ailleurs confirmée par les résultats d’une étude qui a été menée au Luxembourg auprès de 86 patients qui ont subi un arrêt cardiaque. Celle-ci a conclu que 73% des personnes victimes d’un arrêt cardiaque et ayant bénéficié de techniques de secours (réanimation cardio-pulmonaire et défibrillation) ne présentaient pas de séquelles majeures. Chez les personnes victimes d’un arrêt cardiaque qui n’ont, en revanche, pas bénéficié des techniques de secours, le pourcentage chutait à 32%.

Une campagne de sensibilisation en 3 phases

La campagne de sensibilisation du LRC prévoit 3 phases:

  • La sensibilisation du grand public aux gestes des techniques de secours qui peuvent sauver la vie (brochures, spot TV, affiches).
  • Des formations de courte durée (60 min.) qui seront dispensées au grand public. À côté des formations spécifiques aux opérateurs 112, la deuxième phase prévoit également d’intégrer des cours de formation dans l’enseignement secondaire et de mettre des défibrillateurs à la disposition d’entreprises.
  • L’intégration des données dans un registre national et le lancement d’une application iPhone dotée d’un système de géolocalisation pour diriger les témoins vers l’emplacement des défibrillateurs.

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