Présentation du rapport 2010 du Comité de surveillance du SIDA

Le 1er juin 2011, le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a présenté les grandes lignes du rapport 2010 du Comité de surveillance du sida. À cette occasion, il a également annoncé que Robert Hemmer, président du Comité de surveillance du sida, sera remplacé par Vic Arendt, médecin au Service national des maladies infectieuses.

Robert Hemmer, qui a passé 27 ans à la tête du Comité de surveillance du sida, a rappelé que l‘histoire du sida remontait à 30 ans. Le 5 juin 1981, des scientifiques américains avaient publié un article sur cinq patients atteints de pneumonies particulièrement graves. Cette maladie encore méconnue à l’époque allait, selon Robert Hemmer, entrer dans les annales de l’histoire "comme l’épidémie mondiale la plus virulente du 20 siècle" qui "est loin d’être enrayée".

Le sida devenu une maladie chronique en cas de traitement reste toujours non guérissable. Et même si l'évolution du virus du sida à l’échelle mondiale suit une trajectoire positive marquée par une progression moins rapide, force est de constater, selon Mars Di Bartolomeo, qu’"il n’y a pas de raison pour diminuer de vigilance" et qu’il faut miser "sur la prévention, le contact avec les personnes atteintes par le virus et la sensibilisation".

Vic Arendt, nouveau président du Comité de surveillance du sida, a présenté les principaux chiffres du rapport d’activité 2010. Tout en rappelant que le dépistage au Luxembourg se fait sur une base volontaire, il a souligné que le taux de nouvelles contaminations par le VIH au Luxembourg a tendance à se stabiliser, passant après un pic de 68 cas enregistrés en 2008 à 64 en 2009, puis 62 cas en 2010 (dont 45 hommes et 17 femmes). Il a également saisi l’occasion pour rappeler que la lutte contre le sida est étroitement liée à la lutte contre toutes formes de discriminations.

Le médecin spécialiste des maladies infectieuses a ensuite expliqué que la principale voie de transmission reste la transmission homosexuelle (29 cas), suivie par la transmission hétérosexuelle (27 cas). La transmission par injection parentérale de drogues illicites arrive en troisième position (moins de 5%). Ce nombre réduit de cas de transmission par injection s’explique, selon Vic Arendt, par le nombre important de seringues stériles qui ont été distribuées gratuitement au Luxembourg.

Vic Arendt a identifié deux phénomènes particulièrement inquiétants: d’une part, une flambée des cas de syphilis au Luxembourg et, d’autre part, un diagnostic parfois très tardif de la maladie sur des patients "le plus souvent hétérosexuels" qui "ne se sentent souvent pas concernés" et ne consultent les médecins qu’au moment où ils présentent déjà une complication grave de leur infection. Ce comportement explique également pourquoi le diagnostic est souvent plus tardif chez les personnes hétérosexuelles que les personnes homosexuelles.

Quant à l’origine géographique des cas dépistés, 43% des cas proviennent de l’Europe de l’ouest, 9% de l’Afrique subsaharienne, 35% de l’Afrique du sud et sud-est.

À l’heure actuelle, entre 500 et 600 personnes atteintes par le VIH au Luxembourg sont soignées au Centre hospitalier (CHL) de Luxembourg. Le nombre des cas non détectés est évalué à 100, voire, 200 cas. En 2010, 2 personnes sont décédées du sida au Luxembourg.

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