Grippe A (H1N1): première campagne de vaccination du 27 au 31 octobre 2009

Le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a participé le 12 octobre 2009 au deuxième Conseil extraordinaire "Emploi, politique sociale, santé et consommateurs" de l’Union européenne (UE) consacrée à la grippe A (H1N1), le premier ayant eu lieu en avril 2009.

Les ministres européens se sont prononcés sur trois aspects essentiels:

  • la communication avec le grand public,
  • la solidarité internationale et le soutien aux pays nécessiteux,
  • la coopération multilatérale.

Selon Mars Di Bartolomeo, la démarche en matière de communication doit être concertée dans tous les États membres de l’UE et il y a lieu de formuler des messages clairs et cohérents. En matière de solidarité internationale, il est le souhait du Luxembourg de soutenir ceux qui n’ont pas pu faire les efforts nécessaires en matière de préparation à la grippe. "Il est important de penser à ceux qui n’ont pas les moyens de se préparer adéquatement à la pandémie", a dit le ministre. Pour ce qui est de la coopération multilatérale, Mars Di Bartolomeo a souligné qu’il ne fallait pas sous-estimer, à côté des préparatifs dans le secteur de la santé, ceux dans les autres secteurs. "Quand le taux d’attaque s’élèvera à 30%, la communauté internationale devra faire face à des problèmes majeurs à cause de l’absentéisme au travail", a-t-il mis en garde.

Situation au Luxembourg

Le ministre est ensuite revenu à la situation actuelle au Luxembourg. 669 cas ont été confirmés au Grand-Duché au 12 octobre 2009, a-t-il annoncé, avant de signaler que "le virus se diffuse plus rapidement depuis trois semaines. La proportion de cas confirmés s’est élevée au cours des sept derniers jours à 32/100.000". Les cas restent très bénins au Luxembourg. 80% des patients avaient moins de 30 ans, 45% entre 10 et 19 ans et aucun patient n’avait plus de 58 ans. "Les anciennes générations semblent avoir une immunité accrue au virus", a-t-il estimé.

Pour le ministre Di Bartolomeo, il est important de rester vigilent face à une maladie qui évolue positivement, sans pour autant sous-estimer le risque qui subsiste pour les populations à risque. D’où son double message: "Il s’agit d’une grippe comme une autre, mais qui peut avoir des suites inquiétantes pour les personnes à risque". Par ailleurs, ces personnes à risque ne sont pas identiques à celles pour la grippe saisonnière, a-t-il ajouté.

Campagne de vaccination

Après la campagne de sensibilisation à la grippe A (H1N1) lancée en septembre 2009, le gouvernement luxembourgeois passe dès à présent à la prochaine phase de préparation à la grippe, la vaccination.

La première campagne de vaccination réservée aux personnes à risque aura lieu du 27 au 31 octobre 2009 dans sept centres de vaccination spécialement organisés à cet effet. Ces derniers seront installés à Luxembourg (2 centres), Esch/Alzette, Differdange, Diekirch, Berbourg et Wiltz. Selon le ministre, "il s’agit d’y vacciner un maximum de personnes à risque en un minimum de temps".

Suivant l’avis des organisations nationales et internationales, les groupes prioritaires pour cette première campagne de vaccination sont les suivants:

  • le personnel de santé et les personnes s’occupant de nourrissons de moins de 6 mois,
  • les enfants dès l’âge de 6 mois et adultes jusqu’à 64 ans atteints d’affection chronique grave (maladie respiratoire chronique, y compris asthme, maladie cardio-vasculaire chronique, désordre métabolique chronique dont surtout le diabète, maladie chronique rénale ou hépatique, déficit immunitaire congénital ou acquis, maladie neurologique ou musculaire chronique, hémoglobinopathie, ou toute autre condition affectant l’immunité ou ayant un impact sur la fonction respiratoire, telle que l’obésité morbide),
  • les enfants, dès l’âge de 6 mois, traités par salicylés au long cours,
  • les femmes enceintes,
  • l’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois et des patients atteints d’immunosuppression.

Des informations détaillées sur l’organisation des centres de vaccination et les modalités pratiques seront présentées lors d’une conférence de presse prévue le 19 octobre 2009.

Pourquoi se faire vacciner?

Après ces explications sur la situation actuelle et la campagne de vaccination, le ministre de la Santé est revenu sur la nécessité de la vaccination. "Pourquoi est-ce que nous recommandons à la population de se faire vacciner, alors que la grippe A (H1N1) est moins grave que la grippe saisonnière?", a-t-il demandé.

"Premièrement, pour la grippe saisonnière, le vaccin est disponible avant l’apparition du virus. Ici, c’est l’inverse!", a répondu Mars Di Bartolomeo. Les personnes à risque ont donc intérêt à se faire vacciner. Deuxièmement, une grippe pandémique atteint beaucoup plus de personnes (+/-30%) qu’une grippe saisonnière (5-10%). "Avec un taux d’attaque plus élevé, nous devons tout mettre en œuvre pour garantir le bon fonctionnement de la communauté", a-t-il expliqué.

Et les femmes enceintes?

Pour ce qui est de la vaccination des femmes enceintes, le ministre Di Bartolomeo a dit que les avantages, d’après les experts nationaux et internationaux, dépassent de loin les désavantages. D’où l’intérêt de se faire vacciner et d’éviter le risque plus grand d’une infection par le virus. Il est dés lors conseillé aux femmes enceintes de consulter leur médecin traitant pour évaluer avec lui leur bénéfice/risque personnel de la vaccination. Le ministre a ajouté que la même question se posait d’ailleurs en matière de vaccination contre la grippe saisonnière.

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