Interview de Lydia Mutsch avec Paperjam.lu

"Le référendum a été un moment difficile"

Interview avec Paperjam.lu

Paperjam.lu: Madame la ministre, que signifie pour vous la période estivale? De quoi se compose votre agenda en mode "vacances"?

Lydia Mutsch: La période estivale me permet avant tout de me ressourcer, de changer de rythme de croisière. Je tenterai donc de m’exercer en détente et d’arrêter le réveille-matin.

Au-delà, je me réjouis de partager plus de temps avec ma famille; elle sera ma priorité absolue. Autrement dit, nous allons profiter de longs petits-déjeuners en commun à discuter de toutes sortes de choses – sauf de politique! 

La détente signifie également pour moi de me relancer dans la photographie – me retrouver à capter les objets depuis un autre angle, de changer de point de vue, pour ainsi dire. Je suis justement d’avis qu’il est important dans la vie de savoir observer les choses et de les considérer sous différentes perspectives.

Amatrice d’art, je saisirai l’occasion de visiter des expositions. Je compte aussi dédier du temps à de longues promenades et je me réjouis déjà de passer des soirées détendues entre amis.

Paperjam.lu: Que retenez-vous, dans les grandes lignes, de cette première partie de l’année?

Lydia Mutsch: D’abord, le drame des réfugiés m’affecte beaucoup. Plus de 135.000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe dans la première moitié de l’année 2015, des hommes, des femmes et de plus en plus d’enfants voyageant seuls, qui tentent, souvent au péril de leur vie, de quitter leur pays dans l’espoir d’un avenir meilleur. Leurs périples suscitent des questions et induisent des défis, de leur lieu de départ à leur lieu d’arrivée!

Cette première partie de l’année a aussi été marquée par la situation en Grèce, qui m’a beaucoup interpellée. Personne ne peut rester indifférent quant au sort de la population et je suis confiante qu’une solution européenne durable sera trouvée.

Au niveau national, le premier semestre 2015 a été marqué par la préparation de la présidence luxembourgeoise du Conseil UE. En outre, le référendum a été un moment difficile, mais important, qui a suscité un débat public dont il convient maintenant de tirer les bonnes conclusions.  

Concernant les dossiers politiques des ressorts Santé et Égalité des chances, je retiens avant tout la mise en œuvre du plan national cancer et l’élaboration du plan hospitalier (qui sera intégré dans une nouvelle loi), la mise en place du nouveau plan sur l’égalité des chances et les débats sur la prostitution.

Paperjam.lu: Quels seront vos grands objectifs pour la suite de l’année dans l’exercice de votre mandat?

Lydia Mutsch: La présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne est évidemment un grand défi pour le Grand-Duché et continuera à marquer notre agenda politique jusqu’en décembre. Ainsi, je compte mener à bien les dossiers définis comme prioritaires:

  • Dans le domaine de la santé: révision du cadre 'dispositifs médicaux', accès à la médecine personnalisée, mobilité des patients, démence, stratégie alcool, renforcement des capacités de préparation face à la maladie à virus Ebola (enseignements tirés).
  • Dans le domaine de l’égalité des chances: égalité dans la prise de décision, augmentation du taux d’emploi féminin, intégration de la dimension du genre dans d’autres politiques (gender mainstreaming).

Une telle présidence représente pour moi également une formidable opportunité pour mieux expliquer les tenants et aboutissants des différents sujets aux citoyens – c’est en fait le véritable défi.

Parmi les autres grands objectifs pour la suite de l’année, je compte finaliser les travaux et la base légale pour le plan hospitalier et accompagner les projets de modernisation de nos hôpitaux (CHNP, Zithaklinik, Südspidol, CHL). En outre, il est prévu de présenter une loi-cadre pour la mise en œuvre des dispositions du plan égalité des femmes et des hommes.

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