"C'est la clé pour avancer". Le ministre de la Santé, Mars di Bartolomeo au sujet des grands dossiers dans le domaine de la santé

Le Quotidien: Il s'est passé beaucoup de choses dans le domaine de la santé depuis six ans, depuis que vous êtes ministre. Quelle est votre plus grande satisfaction?

Mars Di Bartolomeo: Sans entrer dans le détail des différents dossiers, ce qui m'apporte le plus de satisfaction, c'est qu'on ait réussi plus que par le passé à travailler en réseau. Cette approche de partenariat, qui s'exprime également ici dans cette conférence nationale Santé, est, je pense, la clé pour avancer dans le domaine de la santé. Premièrement, parce que la santé ne relève pas seulement du domaine de la santé publique, d'un ministère ou de ses services, mais que c'est un thème qui doit apparaître de manière transversale dans d'autres politiques. L'autre élément, c'est que les professionnels, autrement que par le passé, où ils travaillaient davantage dans leur coin, se considèrent maintenant comme faisant partie d'un réseau. Ils sont prêts à partager et avant tout à faire en sorte que le patient, et non eux, soit au premier plan.

Le Quotidien: Il y a actuellement énormément de chantiers entamés en matière de santé. L'un d'entre eux concerne la lutte contre le tabagisme. La cigarette va-t-elle bientôt être interdite dans les cafés et discothèques?

Mars Di Bartolomeo: L'agenda est très clair. On est actuellement en train de tirer le bilan, qui sera présenté en Conseil de gouvernement, de la loi de 2006. J'ai ensuite la volonté, sur la base de ce bilan, de préparer la prochaine étape. Le Conseil de gouvernement devra se pencher sur la question. Et ce sera à lui de me donner le feu vert ou bien de m'indiquer ce que je dois envisager autrement. Mais c'est pour moi clairement à l'ordre du jour dans les toutes prochaines semaines et mois.

Le Quotidien: Vous vous attaquez également à un autre dossier pas très populaire : la lutte contre la consommation abusive d'alcool. Pourquoi est-ce une priorité?

Mars Di Bartolomeo: Ce n'est pas comme si c'était soudainement devenu une priorité, mais nous entrons dans une nouvelle phase de notre travail. Dans le temps, on disait en gros : l'alcool et le tabac sont des drogues et les drogues détruisent. Aujourd'hui, le message est beaucoup plus nuancé. On pense qu'il y a un gros potentiel de consensus, par exemple sur le fait qu'on ne peut pas simplement être spectateur quand les jeunes s'abreuvent inconsciemment. Tout le monde est d'accord là-dessus. L'alcool au cours de la grossesse, c'est pareil : tout le monde est d'accord. Pareil pour l'alcool au travail, au volant ou l'alcool qui engendre des drames familiaux.

Tout le monde est également d'accord pour que celui qui est victime de l'alcool puisse bénéficier de la meilleure prise en charge. Eh bien, c'est sur ces consensus qu'on veut construire notre concept. Non pas pour jouer les trouble-fêtes, mais pour développer une approche nuancée de l'alcool en mettant en garde face aux excès.

Le Quotidien: La réforme de l'assurance maladie est désormais imminente. Quelles en seront les grandes lignes?

Mars Di Bartolomeo: Il va s'agir essentiellement de réussir à piloter le système même en des temps un peu plus durs. C'est-à-dire qu'on veut rendre le système plus transparent, plus efficient et on veut redéfinir la responsabilité des différents acteurs. En un mot, il s'agit de garantir la durabilité du système. On a tenu ce matin un plaidoyer très clair pour l'élément fondamental du système : c'est-à-dire le financement solidaire et l'accès universel. Le système est viable s'il devient plus transparent et si on évite les gaspillages. On va se donner les instruments pour mieux le piloter, des moyens pour éviter les abus et on va mettre les différents acteurs devant leurs responsabilités.

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