Discours de la ministre de la Santé Lydia Mutsch lors de la remise de prix de l’association ETIKA

Seul le discours prononcé fait foi
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    Lydia Mutsch lors de son discours
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    Lydia Mutsch avec le lauréat de la mention spéciale dans la catégorie projet indépendant
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    Lydia Mutsch avec la lauréate de la mention spéciale dans la catégorie projet indépendant
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    Lydia Mutsch, ministre de la Santé avec tous les lauréats et les représentants de l'association ETIKA, ainsi que de la BCEE
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    Lydia Mutsch avec la lauréate du prix dans la catégorie prix indépendant
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    Lydia Mutsch avec le lauréat du prix dans la catégorie projet crédit alternatif

Madame la Présidente,

Madame la Directrice,

Chers lauréats,

Mesdames, Messieurs,

 

Je suis ravie d’être parmi vous ce soir en tant que Ministre de la Santé pour cette 7e édition de la remise de prix organisée par l’association ETIKA.

ETIKA œuvre depuis plus de 20 ans dans le domaine de la finance sociale au Grand-Duché de Luxembourg en octroyant des crédits et des lignes de crédit à taux réduit notamment à des projets innovants du secteur social et du secteur de la santé.Vous avez décidé de vous engager pour une société plus humaine et plus équitable, pour une utilisation raisonnable et durable de nos ressources naturelles et des énergies renouvelables dans une optique résolument écologique.

Le nombre de projets et partenaires différents qui ont à ce jour pu profiter de votre soutien financier, témoigne de votre engagement et résonance dans les domaines en question. 

 

Il est vrai que la santé est un indicateur de développement humain de premier ordre et c’est donc tout à fait logique que celle-ci fasse partie des indicateurs qui entendent compléter le seul PIB pour juger de l’état de progrès d’une société.

En effet, un État soucieux de la bonne santé de sa population ne se contente pas uniquement de lui éviter autant que possible de contracter des maladies, mais il mène une politique préventive ambitieuse ; la prévention est un pilier essentiel de notre système sanitaire et se révèle toujours payante, aussi bien sur un point du vue humain que d’un point de vue des dépenses publiques. 

Je me réjouis donc particulièrement que parmi les lauréats du prix ETIKA se situent deux organisations qui s’inscrivent aussi bien dans l’aspect curatif que préventif de notre politique de santé.

Avant de les annoncer, je vous propose de décerner d’abord deux mentions spéciales obtenues dans la catégorie ‘Projet indépendant’. Cette catégorie récompense les projets qui n’ont pas fait l’objet d’un crédit alternatif octroyé conjointement par ETIKA et la BCEE :

  1. J’ai donc le plaisir de remettre le premier prix de la mention spéciale à Madame Cécile HAVARD, pour l’ONG luxembourgeoise SOS FAIM pour son projet de soutien à la production d’ananas au Bénin.

SOS FAIM s’est impliquée depuis 2012 dans ce projet, permettant ainsi à plus de 5.000 producteurs béninois de vivre de la culture vivrière d’ananas et de participer à la souveraineté alimentaire du pays, voire même d’en exporter une partie en Europe.

(Remise de la mention spéciale à Cécile HAVARD et petit discours présentation du projet par le lauréat).

 

  1. La deuxième mention spéciale dans cette catégorie revient à la jeune entreprise « Food and more » pour son projet « ET PATATA », un projet-pilote en création de la fondation Jugend-an Drogenhëllef qui consiste à donner un soutien social aux personnes toxicomanes qui sont exclues du marché de travail en leur donnant une opportunité d’intégration afin d’éviter l’isolement social.

Il s’agit de mettre en pratique l’idée d’une restauration rapide (type Foodtruck). Les bénéficiaires-usagers de drogues profiteront par le biais de ce projet d’une occupation utile et valorisante et ce selon un régime de travail adapté.

Ce projet peut paraître simple et évident. Pourtant, il n’y a rien de simple ni d’évident pour des personnes souffrant de problèmes d’addictions à trouver une occupation professionnelle et encore moins à trouver un emploi qui est adapté et qui s’adapte à leur ressources propres mobilisables à différents moments de leur vie et aux stades changeants de leurs addictions.

Il faut à tout prix promouvoir ces initiatives. Notre plan d’action national ‘drogues et addictions’ en tient compte par ailleurs parce qu’il s’agit de développer ces offres sachant que le chemin du rétablissement et de la réinsertion passe la plupart du temps par un logement stable, un réseau social solidaire et par une occupation professionnelle qui favorise le contact social et le développement individuel.

Pour ces raisons, la mention spéciale pour le Fondation JDH est à mon sens également un choix largement justifiée et une reconnaissance utile de leur travail.

(Remise de la mention spéciale à Hervé HICK et petit discours présentation du projet par le lauréat).

 

Passons maintenant à la remise des prix pour les catégories « projet crédits alternatifs » qui ont fait l’objet d’un crédit de la BCEE avec une bonification de ETIKA.

  1. Dans cette catégorie est récompensée l’asbl Cohabit’Age, est une association qui promeut l’habitation intergénérationnelle au Luxembourg.

Elle lutte ainsi contre la crise du logement au Grand-Duché par une solution originale, qui enrichit les liens humains. En effet, Cohabit’Age fait se rencontrer une population de seniors et une population de jeunes.

Félicitations à Monsieur SECK, qui va nous présenter plus en détail ce projet.

(Remise de la mention spéciale à Moussa SECK et petit discours présentation du projet par le lauréat).

  1. Last but no least, nous arrivons à la remise de prix dans la catégorie ‘Projet indépendant’. Votre choix est tombé cette année sur l’Association Luxembourg et Grande Région de Prévention et de gestion du Stress chronique (APGS) pour ses interventions en matière de lutte contre le stress et le burnout en milieu professionnel.

Notre société contemporaine est en mode ‘accélération’ et orientée vers la performance sur le plan professionnel et souvent même dans la vie privée.

Il n’est pas rare que nos associations spécialisées en santé mentale rapportent les problèmes de certains de leurs clients et patients :

-         qui se sentent brimés et/ou traités de manière injuste par leurs collègues ou leurs supérieurs hiérarchiques au travail ;

-         qui font état des désaccords interpersonnels, notamment sur la manière d’accomplir des tâches, qui ont abouti à des conflits ;

-         ou des changements au niveau des valeurs de l’entreprise ; les nouvelles valeurs ne correspondant plus à celles du salarié ou des pressions subies dues à un accroissement de la charge de travail.

Il n’est pas rare non plus qu’on entende des personnes non concernées ou mal informées avancer que le burnout n’existe pas dans la mesure où il s’agirait d’une simple expression de la non-motivation au travail.

S’il y a certes lieu de nuancer, il faut clairement souligner que le stress chronique et le burnout en milieu de travail, sont bel et bien des réalités loin d’un simple phénomène de mode et qu’il convient de considérer avec sérieux et de prendre en charge si nécessaire.

Il peut s’agir en effet d’un véritable épuisement professionnel, résultant dans un mal-être profond et un désinvestissement réactionnel de l’activité professionnelle, qui est souvent associé à des états dépressifs et anxieux, même si une définition universelle de ce phénomène fait encore défaut.

L’Association Luxembourg et Grande Région de Prévention et de gestion du stress chronique, qui s’adresse aux individus, aux entreprises et aux partenaires sociaux fait partie de ces organisations qui ont compris que ces phénomènes existent et qu’ils peuvent devenir chroniques et pathogènes, en offrant une large palette d’interventions allant de la prévention à la prise en charge.

La récompense décernée par ETIKA me semble dès lors largement méritée. Bravo !

(Remise de la mention spéciale à Odette SANGARE et petit discours présentation du projet par le lauréat).

 

Il me reste à féliciter non seulement l’ensemble des gagnants pour leurs projets, visions et efforts, mais également l’association ETIKA elle-même pour son engagement hors norme dans des domaines certes variés mais qui sont d’une certaine façon, de manière directe ou indirecte liés au bien-être individuel et dès lors à la santé publique.

Merci !

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