Mutilations génitales féminines: Une atteinte grave aux droits fondamentaux

Reconnues internationalement comme une violation des droits humains, les mutilations génitales féminines dites MGF, concernent selon les Nations unies plus de 200 millions de femmes et de filles dans toutes les régions du monde et chaque année environ 4 millions de jeunes filles sont exposées à cette pratique inhumaine.

Les MGF sont une atteinte grave aux droits fondamentaux des femmes et des filles par la violation de leur intégrité physique et psychique, de leurs droits à la sexualité, à la santé, à l'égalité, à la sécurité et de leur droit à la vie, car ces pratiques sont non seulement dévastatrices et lourdes de conséquences, mais peuvent aussi être mortelles. De nombreux facteurs contribuent à la prévalence de cette pratique. Pourtant, partout où elles sont pratiquées, les MGF sont l'expression d'une inégalité de genre bien ancrée et les filles et les femmes qui subissent des MGF sont soumises à une forme de violence systématique.

C'est notamment l'étude de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) sur l'estimation du nombre de filles à risque de MGF dans l'Union européenne publiée en 2021 qui nous rappelle que le Luxembourg n'est pas épargné par cette pratique inhumaine. D'après les chiffres de cette étude, 12 à 17 % des filles âgées de 0 à 18 ans qui vivent au Luxembourg et qui sont originaires de pays où les MGF sont pratiquées risquent de subir des mutilations génitales.

Ce 6 février, Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, il s'agit dès lors de rappeler que pour le Luxembourg une telle atteinte sévère à l'égalité entre les femmes et les hommes et une telle forme d'extrême violence fondée sur le sexe n'est pas acceptée et ne sera jamais tolérée.

C'est dans cette optique également que le gouvernement luxembourgeois continue à s'investir et à renforcer son combat pour la prévention et la lutte contre les violences fondées sur le sexe. Ainsi, le Luxembourg a introduit par la loi du 20 juillet 2018 l'incrimination spécifique de mutilations génitales féminines dans le Code pénal et a approuvé la convention d'Istanbul, première convention de genre juridiquement contraignante, qui condamne et interdit la violence domestique et les violences fondées sur le sexe à l'égard des femmes et des filles et par conséquent les MGF. Notons en outre, la loi du 18 décembre 2015 relative à l'accueil des demandeurs de protection internationale et de protection temporaire et la loi du 16 décembre 2008 relative à l'aide à l'enfance et à la famille prohibant les mutilations génitales et plus particulièrement la MGF.

À côté des travaux législatifs, le gouvernement emprunte une approche proactive pour sensibiliser les personnes concernées, enfants, parents et communautés, ainsi que le personnel encadrant sur l'impact des MGF. Une approche qui prend aussi en compte les besoins spécifiques de personnes mutilées. Par une telle approche préventive, le gouvernement entend démystifier ce sujet, informer sur les conséquences graves d'une telle intervention et responsabiliser les communautés, pour in fine endiguer le risque pour les filles et les femmes de devenir victime de telles pratiques au Luxembourg - il vaut mieux prévenir que guérir.

C'est notamment par le biais de formations que nous voulons apporter aux professionnels et aux communautés les outils pour lutter contre les MGF au Luxembourg, ainsi l'Office national de l'accueil (ONA) a mis en place une collaboration avec le Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles Belgique (GAMS) afin d'offrir des formations à caractère obligatoire pour l'ensemble des agents de l'ONA qui travaillent en contact direct avec les femmes, demandeuses de protection internationale, pour la prévention et la prise en charge des MGF. Dans le cadre de cette collaboration, sept actions de formation ont été organisées depuis 2017, avec plus d'une centaine de personnes formées.

Par ailleurs, l'ASBL luxembourgeoise "Femmes en Détresse" a travaillé sur une Toolbox nommée "Femmes et filles migrantes". Développée dans le cadre du projet Equalcity (2019-2021), cette boîte s'adresse au milieu professionnel de première ligne travaillant, avec des femmes et filles migrantes au Luxembourg.

Combattre toute forme de mutilation génitale signifie également soutenir le pouvoir et la capacité des filles et des femmes à exercer leurs droits humains, à réaliser leur potentiel et à contribuer pleinement à leur avenir. Éliminer les MGF d'ici 2030 nous concerne toutes et tous et relève de la responsabilité de l'État et de chacune et chacun de nous. Ce combat, nous devons le mener toutes et tous ensemble. 

Communiqué par le ministère de l'Égalité entre les femmes et les hommes, le ministère de la Santé, le ministère de la Justice, le ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région, le ministère des Affaires étrangères et européennes et le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse

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