COVID-19: le ministère de la Santé rappelle le bon usage des médicaments

À ce jour, en l'absence de preuve formelle d'efficacité dans le traitement ou la prévention de la maladie COVID-19, aucun médicament spécifique n'est recommandé pour prévenir ou traiter l'infection par le nouveau coronavirus (Sars-CoV-2).

La situation et les connaissances scientifiques sur les traitements possibles de la maladie COVID-19 évoluent chaque jour. Afin de garantir le bon usage des médicaments disponibles, il est impératif de suivre les recommandations en la matière émises par les autorités de santé.

Toutefois, les personnes infectées par le virus doivent recevoir des soins appropriés pour soulager et traiter les symptômes, et celles qui sont gravement malades doivent recevoir des soins de soutien optimisés. C'est pourquoi l'utilisation de médicaments pour la prise en charge des patients atteints de COVID-19 doit se faire prioritairement dans le cadre des essais cliniques en cours ou sur base d'autorisations spécifiques émises par le ministère de la Santé. Leur utilisation pour le COVID-19 en dehors de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) existante nécessite une surveillance rapprochée afin d'en évaluer les bénéfices et les risques.

Risques liés à l'auto- et poly-médication

Dans ce contexte, le ministère de la Santé fait appel à la responsabilité de chacun afin d'éviter des hospitalisations inutiles consécutives à un mésusage de médicaments et de permettre aux soignants de prendre en charge les malades COVID-19 dans les meilleures conditions.

Au sein de la Direction de la santé, la Division de la pharmacie et des médicaments surveille de manière rapprochée les cas d'effets indésirables rapportés dans le cadre de la COVID-19 et rappelle aux professionnels de santé le devoir de déclaration des effets indésirables suspectés d'être liés à un médicament, quelles que soient les conditions de son utilisation.

Patients atteints de maladies rares ou de pathologies lourdes

La pandémie du COVID-19 a mis en avant la nécessité de renforcer encore plus la prise en compte des besoins spécifiques des patients atteints de maladies rares ou de pathologies lourdes. Il s'agit d'une population vulnérable, fréquemment dépendante d'un tiers, présentant des comorbidités et prenant souvent des traitements médicamenteux lourds.

En effet, les personnes déjà traitées par des médicaments pour une pathologie chronique sont plus susceptibles de faire l'objet d'une poly-médication. À cela peut s'ajouter l'automédication parfois méconnue du médecin prescripteur. Cette situation augmente le risque iatrogénique (ensemble des effets néfastes qui peuvent être provoqués par un traitement médical): effets indésirables, interactions médicamenteuses ou interactions entre une maladie et un médicament prescrit pour une autre maladie. La prévention de ces risques fait partie de la gestion du bon usage des médicaments qui doit être promu à la fois par les sociétés savantes, mais aussi par les autorités compétentes qui doivent garantir une balance bénéfice-risque favorable pour les patients.

Mesures mises en place dans le cadre de la COVID-19

Afin de diffuser une information préventive claire et précise sur les risques liés à l'auto- et la poly médication, centrée sur les besoins exprimés par les associations de patients, la Division de la pharmacie et des médicaments a développé plusieurs outils de promotion du bon usage des médicaments en étroite collaboration avec un représentant de patients:

1. Une liste des questions fréquemment posées sur le bon usage des médicaments dans le cadre du COVID-19 et qui est accessible sur le site du gouvernement.

2. Une fiche aide-mémoire – "Ma liste de médicaments" – destinée au patient ou son aidant et qui permet de lister les médicaments pris régulièrement par le patient. Elle est utile en période de crise COVID-19, mais pas seulement. Elle peut servir en particulier en cas d'hospitalisation nécessitant un traitement d'urgence, afin de réduire le risque d'interactions et d'administrations de médicaments incompatibles avec l'état de santé du patient. Elle sera disponible et téléchargeable en ligne via le Portail Santé www.sante.lu.

D'autres actions et outils seront élaborés dans les mois à venir afin de mettre à disposition de chaque patient l'information la plus complète et accessible possible sur les médicaments et les produits de santé, afin que ceux-ci soient utilisés de manière rationnelle et sûre. 

Communiqué par le ministère de la Santé

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