Le Centre ÄDDI·C, qui propose des services ambulatoires aux personnes présentant un trouble lié à l’alcool, vient d’ouvrir officiellement ses portes. Cette nouvelle offre s’inscrit aussi bien dans le nouveau "plan national alcool", que dans la volonté de privilégier l’ambulatoire par rapport au stationnaire.
Conçu comme un centre d’information, de consultation et de prise en charge ambulatoire, le Centre ÄDDI·C est spécialisé dans l'addiction, particulièrement l’alcoolo-dépendance. Lors d’une conférence de presse annonçant l'ouverture officielle du centre, la Dr Juliana D’Alimonte, médecin de la Division de la médecine sociale, des maladies de la dépendance et de la santé mentale du ministère de la Santé a souligné l’importance de cette nouvelle offre de prise en charge: "L’hospitalisation à plein temps n’est pas toujours la bonne réponse à un problème de dépendance. Parfois, un suivi en ambulatoire s’avère être la meilleure option. Le Centre ÄDDI·C répond aux besoins d’un réseau sanitaire moderne: la prévention d’un côté et le virage vers l’ambulatoire d’un autre côté."
Pour le ministère de la Santé, le nouveau plan d’action luxembourgeois de réduction du mésusage de l’alcool est une priorité. Ce "plan national alcool" devrait entrer en vigueur l’année prochaine. "Trop souvent le mésusage et la surconsommation d’alcool sont banalisés dans notre société", a soulevé la Dr Juliana D’Alimonte. "Il s’agit pourtant d’un grave problème et il faut tout mettre en œuvre pour prévenir les dommages liés à l’alcool."
Le Dr Marc Graas, directeur général du Centre hospitalier neuro-psychiatrique* (CHNP), a confirmé que l’alcool représente un problème de plus en plus important. "On peut dire qu’au Luxembourg 30.000 personnes ont un problème lié à l’alcool, dont 4.000 à 5.000 présentant une dépendance grave."
Actuellement, l’offre est plutôt axée sur les cas plus graves avec une prise en charge en milieu hospitalier, comme par exemple au Centre thérapeutique d’Useldange. Le Centre ÄDDI·C représente ainsi une offre complémentaire. "Le travail y est plus préventif», a expliqué le Dr Marc Graas. "Il s’agit d’une vision moderne de la médecine: prévenir avant que la personne ne devienne vraiment – gravement – malade".
Pour ce faire, le concept de prise en charge se base entre autres sur la thérapie cognitivo-comportementale. En parallèle, les patients peuvent bénéficier d’entretiens psychiatriques, psychologiques et/ou psychothérapeutiques individuels.
En effet, l’offre du centre va de la simple information et orientation à la prise en charge psychothérapeutique. À côté des consultations thérapeutiques avec des psychiatres et des psychologues cliniciens, l’équipe multidisciplinaire propose une prise en charge individualisée avec des séances axées sur la gestion des émotions, l’affirmation de soi, la pleine conscience (mindfulness), l’ergothérapie, la prévention des rechutes, la psychomotricité, etc.
La psychologue, la Dr Claude Besenius, a précisé que le centre est ouvert à tout le monde: "Si vous pensez avoir un problème lié à l’alcool ou à une autre dépendance, comme les médicaments par exemple, nous sommes là pour vous. La famille ou les proches peuvent eux aussi appeler pour avoir des informations ou un rendez-vous."
La Dr Claude Besenius est non seulement responsable du Centre ÄDDI·C mais aussi chargée de direction du Centre thérapeutique d’Useldange qui est spécialisé dans la prise en charge hospitalière en alcoologie. Elle a toutefois précisé que "le Centre ÄDDI·C n’est pas la porte d’entrée pour une thérapie à Useldange. Notre travail au Centre ÄDDI·C consiste bien entendu à prévenir les dépendances lourdes, mais surtout à maintenir la personne dans son entourage. Le but est d’éviter un traitement stationnaire pour que la personne puisse rester dans son environnement, garder son travail, ses contacts sociaux, sa vie de tous les jours. C’est pour cela que nos services sont proposés selon les besoins et les attentes, mais aussi les horaires des patients."
Le Centre ÄDDI·C se situe près de la gare à Luxembourg-Ville, au 2e étage de l’ancien bâtiment de la police grand-ducale, 73, rue Adolphe Fischer. Il est ouvert du lundi au vendredi de 8 à 12 heures et de 13 à 17 heures.
* Fort d’une expérience de plus de 160 ans, le CHNP est spécialisé dans le traitement des maladies psychiques. Afin d’offrir une qualité de vie optimale à ses patients et résidents, le CHNP vise dans sa mission la réhabilitation de chaque personne et, dans toute la mesure du possible, sa réinsertion dans la société. Le CHNP est structuré en 3 entités, chacune étant spécialement dédiée à un type de population:
- la Rehaklinik pour les activités cliniques de réhabilitation psychiatrique;
- le Centre Pontalize pour les activités de soins et d’accompagnement des personnes âgées;
- De Park pour les activités de soins et d’accompagnement sociopédagogique des personnes en situation de handicap.
Communiqué par le ministère de la Santé / Centre hospitalier neuro-psychiatrique (CHNP)