"Attention aux tiques! Les maladies transmises peuvent avoir des conséquences graves pour la santé"

©MSAN
Lydia Mutsch lors de la conférence de presse

Annoncée suite au débat public qui a lieu en février 2016 à la Chambre des députés, la ministre de la Santé a présenté aujourd’hui la campagne d’information et de sensibilisation "Attention aux tiques! Comment se protéger?".

Comme l’a expliqué Lydia Mutsch: "Trop de gens ignorent encore les risques que peuvent entraîner des piqûres de tiques. Cette campagne a donc pour objectif premier d’informer le grand public davantage sur les risques et les moyens de protection contre les piqûres de tiques, ainsi que sur les bons gestes à adopter en cas de morsure".

La saison des tiques a commencé au Luxembourg

Les tiques sont des parasites qui appartiennent à la famille des acariens et se nourrissent exclusivement du sang de leurs hôtes. Elles sont actives surtout au printemps et en automne. Après des hivers doux et pendant des printemps humides, les tiques sont beaucoup plus nombreuses. On observe donc généralement plus de maladies transmises par les tiques en début d’été (mai-juin) et en automne (septembre-octobre). Elles séjournent sur les feuillages et les hautes herbes jusqu’à une hauteur de 1,5 m au-dessus du sol, surtout dans les sous-bois, les arbustes, et les chemins ruraux en bordure de forêt.

Infections transmises par les tiques

Les maladies transmises à l’homme par la piqûre ou morsure d’une tique ont augmenté au cours des dernières années. Celles-ci peuvent avoir des conséquences graves pour la santé, comme notamment la borréliose (ou maladie de Lyme) ou encore la méningoencéphalite à tiques.

Au Luxembourg, près d’une centaine de cas suspects de borréliose sont signalés tous les ans.

Par contre, aucun cas de méningoencéphalite à tiques n’a encore été signalé. Les principaux territoires affectés se situent en Europe centrale et du Nord. Il existe également un vaccin efficace contre la méningoencéphalite à tiques.

La borréliose, une maladie infectieuse scientifiquement reconnue, guérit le plus souvent spontanément mais, dans certains cas, évolue vers des stades plus graves pouvant aller d’atteintes cutanées jusqu’à des atteintes du système nerveux ou atteintes cardiaques. Une fois diagnostiquée (examen clinique et analyse de sang), la maladie est curable par des antibiotiques. Le traitement et les consultations médicales dans ce cas sont pris en charge par la CNS selon la réglementation en vigueur.

Le diagnostic dans la maladie de Lyme

Le diagnostic se fait en associant la présence d’une morsure de tique à des signes évocateurs. La sérologie de la maladie de Lyme est parfois difficile d’interprétation avec beaucoup de faux positifs (résultats positifs en l’absence de maladie) et de faux négatifs (résultats négatifs en présence de maladie) et nécessite souvent le recours à un spécialiste. De nouveaux tests diagnostic ont été développés récemment, mais n’ont pas encore fait leurs preuves scientifiques dans la démarche diagnostique.

"Il est vrai qu’un diagnostic rapide contribue à éliminer précocement la maladie. Il est encore important de sensibiliser le concerné à consulter rapidement, après avoir constaté les signes. Actuellement, un groupe de chercheurs du LIH (Luxembourg Institute of Health) recense les personnes mordues par une tique au Luxembourg et espère pouvoir améliorer les tests de dépistage", a précisé la ministre.

Il n'existe actuellement aucun vaccin contre la maladie de Lyme, transmise par les tiques. Mais l'Institut luxembourgeois de la santé travaille à sa conception et il pourrait voir le jour dans deux ans.

Maladie à déclaration obligatoire

À Luxembourg, la maladie de Lyme est identifiée comme maladie à déclaration obligatoire suivant le règlement grand-ducal du 10 septembre 2004 portant désignation des maladies infectieuses ou transmissibles sujettes à déclaration obligatoire.

Les médecins sont ainsi censés déclarer cette maladie à l’autorité sanitaire. Néanmoins, il semble que ces déclarations fassent souvent défaut et de ce fait une estimation exacte du nombre de cas est très difficile. Selon Lydia Mutsch, "un avant-projet de loi obligeant les médecins et les laboratoires à déclarer les maladies infectieuses diagnostiquées, dont la borréliose, sera soumis sous peu au Conseil de gouvernement, afin de pouvoir remédier à cette situation".

"Attention aux tiques! Comment se protéger?"

La campagne d’information et de sensibilisation "Attention aux tiques" vise en premier lieu à rendre attentif le public aux risques encourus par une morsure de tique.

Au-delà, le risque d’être infecté peut être réduit par des mesures simples!

À cet effet, une animation vidéo, ainsi que des affiches et dépliants informatifs seront envoyés aux écoles, communes, cabinets médicaux, clubs de sport et autres associations. Ces supports renseignent sur les moyens de protection contre les piqûres de tiques et donnent des conseils comment réagir en cas de morsure. Des pinces à tiques seront également mises à disposition de la population.

En outre, en collaboration avec l’Administration de la nature et des forêts, des panneaux informatifs seront mis en place à des endroits stratégiques dans les forêts.

Communiqué par le ministère de la Santé

Dernière mise à jour